Peu de changements quant au contenu

Sur les terrains de football, les franchises PES et FIFA s'affrontent depuis des années. Si FIFA semble dominer le milieu, Konami n'en baisse pas pour autant les bras et tend à proposer les changements nécessaires pour se rendre appréciable aux yeux du plus grand nombre. Mais les améliorations sont longues à prendre place, les schémas difficiles à articuler. Konami ne doit pas faire face à des joueurs individualistes pour gagner une coupe du monde, mais à des défauts parfois inhérents à la franchise ou découlant des améliorations apportés. PES 2006 a marqué les esprits, PES 2011 a initié les changements utiles. Ce PES 2012 reprend les bases de son prédécesseur, ne marquera sans doute pas les annales de la franchise, mais apporte de très bons ajouts. L'ensemble est encore perfectible mais prouve la bonne volonté de Konami à aller de l'avant. Et c'est mieux que de se reposer sur des lauriers imaginaires...

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Soyez prévenus, les changements opérés dans ce PES 2012 ne s'affichent pas dans le contenu du titre, sensiblement le même que dans PES 2011. Rien n'a été enlevé donc, et les habitués retrouveront les compétitions habituelles : les ligues nationales, la Ligue des Champions, la Ligue Europa, la Copa Libertadores côtoient toujours les matchs d'exhibitions aux séances d'entraînement. PES souffre encore et toujours de l'absence de licences officielles, même si les plus importantes sont toujours là. Mais le titre de Konami gagnerait en crédibilité si plus d'équipes officielles, plus de joueurs venaient agrémenter, et remplacer, les anonymes présents dans le jeu. De nouvelles équipes officielles sont tout de même de la partie, mais on regrettera que la version du jeu mise sur le marché n'est pas pris en compte les derniers transferts de début de saison.

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Un peu de changement cependant dans les modes Vers une Légende et Ligue des Masters, regroupés désormais sous la bannière "Football Life". Des petits ajouts, en termes d'objectifs, de défis ponctuent l'ensemble, tout comme des cut-scene qui favorisent l'immersion.

A prendre et à laisser

Il s'agit sans doute d'un petit miracle pour les joueurs habitués de la franchise, mais les joueurs de votre équipe ont enfin décidé de participer activement au match. L'IA a été un peu boostée sur ce point, puisque vos joueurs ont le mérite d'offrir des solutions, de se démarquer, d'intervenir dans l'action et de proposer des ouvertures nouvelles pour permettre au ballon d'avancer vers le but adverse. L'effet vaut son pesant de cacahuètes, car trop habitués à l'immobilisme des joueurs de votre équipe, aux réglages dans le menu Formation en début de match, vous serez surpris de les voir aussi bien réagir autour de vous. Vos matchs prennent vie, s'animent, on jouent réellement au football. De nombreuses animations ont été introduites à ce sujet et vous remarquerez alors à quel point les joueurs de votre équipe se sentent désormais impliqués. Passé l'effet de surprise de ne plus se sentir seul, l'évolution sera très appréciable.

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Autre nouveauté de ce Pro Evolution Soccer 2012, le contrôle des équipiers. En plus de votre joueur disposant du ballon, il vous est désormais possible de contrôler d'autres joueurs, les plus proches de vous et de guider vers de belles passes de balles. Ce système de jeu prend également sa place dans les phases de coup de pied arrêtés ou vous pourrez enfin mener votre attaque comme bon vous semble. Cette partie du gameplay se révèle rapidement très technique et finalement peu confortable en termes de prise en main. Non seulement vous devrez toujours penser à faire évoluer votre joueur qui détient le ballon sur le terrain, mais imaginer le déplacement d'autres joueurs afin de réaliser une nouvelle action. Votre manette commande alors plus d'un joueur, le stick analogique droit se transformant en commande dédiée à un autre joueur. Ce nouveau système se révèle plein de promesses, les plus fins tacticiens trouveront sont utilité dans la progression du jeu, dans la formation de schéma tactique, de coup de bluff, etc... Mais encore faut-il maîtriser cette partie du jeu et, aussi bien en manuel qu'en assisté, la prise en main n'est pas particulièrement intuitive. Mais cette nouvelle approche du gameplay, toutes les perspectives offertes, méritent que le joueur de PES 2012 s'attarde véritablement sur ce point, notamment dans des séances d'entraînement. Et quelle fierté alors de réaliser à la perfection, ou le mieux possible, une action qui mènera tout droit au but final ! Mais cette sensation se mérite...

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Ce PES 2012 en revanche signe encore une fois un profond déséquilibre entre l'attaque et la défense. Si l'aspect offensif a été privilégié avec l'apport du contrôle des équipiers, plus efficace sur les coups francs et autres corners, la défense a subi l'intronisation de ce nouveau concept et n'offre finalement que peu de résistance. L'IA est à la traîne et sur ce côté du terrain, les joueurs manquent cruellement d'initiative. C'est donc une belle passoire qui vous attend, et ce ne sont pas encore les gardiens, un peu à la ramasse qui pourront sauver cet état de fait. Vous devrez donc à votre tour construire un jeu offensif digne de ce nom pour marquer des buts et ne pas vous laisser dominer par une équipe adverse qui connaît vos failles.

La force du multi

SI l'IA des joueurs restent globalement un point sur lequel Konami a bien du mal, l'éditeur a su se défaire d'autres défauts de la licence. C'est du côté de l'ambiance générale du jeu que l'on appréciera l'évolution de ce PES 2012. Plus vivant, le titre l'est au niveau des stades, qui ont gagné en réalisme. Pas seulement en termes de détails, mais la pelouse s'anime, comme si l'éditeur avait recruté un nouveau personnel pour faire vivre ces matchs. Photographes au bord de la pelouse, jardiniers qui réparent quelques mauvais coups de crampons ou des glissades malheureuses, la sécurité faisant son job, il y a désormais du monde dans ce PES 2012. Même les coachs s'agitent devant leur banc, c'est dire s'il y a du changement ! Des points positifs qui permettront d'édulcorer quelque peu une ambiance sonore pas franchement au point. Le stade n'est pas en harmonie avec l'action du terrain et les commentateurs, le fidèle duo Dugarry et Margotton peinent toujours autant à nous immerger. Cela fait déjà des années que l'on reproche au duo son manque d'implication et de crédibilité et Konami ne fait rien à ce sujet. C'est agaçant au possible.

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Ce PES version 2012 intègre pour la toute première fois le réseau social facebook. MyPES, s'il est discutable car tous les joueurs ne disposent pas forcément d'un compte FB, a tout de même quelques avantage. Il stimulera les parties en ligne en permettant notamment l'organisation de tournois, de compétitions, des groupes de joueurs pourront ainsi se former et monter au firmament des classements. S'il fallait un but aux parties en ligne, le voilà tout trouvé. Les challenges seront sans doute un peu plus nombreux, mais encore une fois, tous les joueurs ne seront sans doute pas concernés par cette partie du jeu. Heureusement que le mode multijoueurs en ligne de PES 2012 se montre toujours efficace, d'autant plus que cette année, il gagne même en lisibilité.

 

 

Conclusion

PES 2012 (6) PES 2012 évolue, mais il faut du temps pour que les bonnes idées de Konami s'articulent entre elles, que l'évolution trouve son rythme de croisière en apportant chaque année de nouveaux changements, de nouveaux ajouts. Cette mouture 2012, très inspirée par la précédente porte cet espoir mais souligne combien le chemin est long pour gommer encore bien des défauts. On s'étonne d'ailleurs que Konami en laissent traîner certains, comme cette ambiance sonore toujours loin d'être satisfaisante. L'IA aussi s'annonce encore comme un gros chantier de la franchise.

La frustration est encore de mise dans ce PES 2012, on s'agace devant des comportements de joueurs incohérents ou face à une prise en main peu intuitive. Jamais jeu n'a eu autant à faire ses preuves et, s'il fallait noter un élève, on soulignerait tout de même sa bonne volonté de faire mieux, des efforts, de l'énergie à revendre mais pas toujours utilisée à bon escient. Bilan mitigé donc, mais positif puisque prometteur encore... L'évolution est en marche, les idées sont là, il faut désormais savoir les concrétiser.

+ Les plus

  • Un gameplay plus vivant
  • Le contrôle des équipiers, prometteur
  • La construction des attaques
  • Le soin apporté à la modélisation des joueurs et des stades
  • L'amélioration des modes carrières

- Les moins

  • La défense et son inaction
  • Difficulté à prendre en main le contrôle des équipiers en match
  • De la frustration générale
  • Le duo de commentateurs