Les représentants de l'association Robins des Toits l'avaient promis : les affaires de démantèlement d'antennes-relais allaient se multiplier. Les trois affaires qui ont touché Bouygues Telecom, SFR et Orange ces derniers mois ont créé une jurisprudence que l'organisation compte bien exploiter.

Ce sont ainsi cinq nouvelles plaintes qui ont été déposées à Paris et en province. L' AFP rapporte que l'une d'entre elles, à Quimper, veut empêcher l'installation d'une antenne à proximité de l'habitation d'une personne présentant un implant dans le cerveau. " Ses médecins et elle-même craignent que l'arrivée d'une antenne perturbe le bon fonctionnement de cet appareil médical ", indique Richard Forget, avocat de l'association.

Dans le Gard, les plaintes sont liées aux craintes des riverains, un motif dont on a pu constater qu'il est considéré comme suffisamment sérieux pour être retenu par les juges. Du côté de la région parisienne, des familles estiment que les crises d'eczéma et de tachycardie observées chez une personne et les céphalées à répétition dans d'autres cas sont causées par les antennes à proximité de leur logement.


Rapport de force
Dans les premières affaires, les preuves de causalité, qui manquent et ne sont actuellement pas reconnues, ont moins intéressé les juges que les craintes suscitées par les émissions de radiofréquences des antennes-relais.

Opérateurs et Académie de Médecine crient au détournement de problématique puisque les jugements ne reposent pas sur des arguments établis mais sur le " ressenti " des plaignants, avec le risque de dérive que cela entraîne.

De leur côté, les associations militantes se félicitent de décisions qui ramènent l'humain au coeur du débat face aux intérêts privés, quitte à en rajouter sur le pathos. Au milieu, le gouvernement va tenter de jouer un rôle de médiation avec une table ronde d'ici le 23 avril prochain et qui devrait réunir tous les acteurs.

Mais, devant le manque de données validées ( et l'étude Interphone qui n'est toujours pas publiée ), le principe de précaution restera vraisemblablement le seul argument négociable, toute la difficulté étant d'en trouver la juste application.

Source : AFP