Produire des tissus humains par imprimante 3D: le défi de PoietisPoietis a récemment indiqué avoir réussi à imprimer de la peau humaine grâce à un procédé de bioimpression assistée par Laser.

Située à Pessag à proximité de Bordeaux, la start-up a mis au point une technologie qui s'avère fiable, précise et révolutionnaire : "Il s'agit de marier les technologies d'impression 3D et la biologie cellulaire afin de fabriquer, couche par couche, des tissus biologiques" a indiqué Fabien Guillemot, ancien chercheur de l'Inserm et fondateur de Poietis.

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La start-up française est la seule au monde à être capable d'imprimer de la matière vivante à l'aide de lumière laser: "Le laser a plusieurs avantages. Il permet, par sa très haute définition, de reproduire toute la complexité des tissus, avec une précision très élevée. Il permet aussi d'assurer la viabilité des cellules à hauteur de 95 à 100%".

"Grâce au laser, l'imprimante dépose des microgouttelettes contenant des cellules, couche par couche, selon un modèle prédéfini par ordinateur et inspiré de tissus existants. Avec une prévision de l'ordre de 20 microns, soit autour de la taille maximum d'une cellule, le laser permet de guider l'auto organisation des cellules."

Il faut en moyenne trois semaines pour reproduire de la peau humaine. Cette production aurait pour but d'entrer dans les processus de tests cliniques. Plusieurs utilisations se montrent intéressantes : des tests de médicaments, produits cosmétiques en passant par la reconstruction de la peau chez les victimes de brulures ou suite à amputation.

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Poietis a signé un partenariat avec BASF, le géant mondial de la chimie qui est également fournisseur d'ingrédients pour les cosmétiques. L'avantage de l'impression développée par la startup étant de pouvoir créer à volonté de la peau saine comme de la peau pathologique afin d'étudier plus en profondeur les effets de certains produits avant la commercialisation de cosmétiques.

Les premiers greffons de peau ne devraient pas être disponibles avant deux années selon Poietis. La société va même déjà plus loin en évoquant la possible réimpression des tissus osseux directement sur un patient sur une table d'opération.