La Commission Européenne ne semble guère convaincue par les efforts de Microsoft en matière de législation sur la concurrence.

Bill gates

Plus que quelques semaines pour Microsoft, avant que la Commission Européenne n'en vienne aux mesures radicales, si l'éditeur de Redmond ne se décide pas à vendre ses copies de Windows XP sans son lecteur Media Player.

Microsoft a déjà présenté une version édulcorée de son système d'exploitation, dépourvue du logciel de lecture de produits multi-média, mais n'en a guère fait la promotion auprès des fabricants de PC, au point que ceux-ci ont simplement fait l'impasse dessus, préférant continuer d'équiper leur production avec les versions complètes de l'OS.

Après avoir infligé une amende record de 497 millions d'euros à Microsoft en mars dernier, la Commission Européenne envisage maintenant d'obliger la firme américaine à payer une astreinte financière de 5 millions de dollars (un peu moins de 4 millions d'euros) par jour jusqu'à ce que le géant de Redmond daigne se plier aux injonctions communautaires.

La présence d'un logiciel multi-média n'est pas la seule cause de la colère des Commissaires européens: la question de la non-interopérabilité de certaines applications serveur de Microsoft avec des produits concurrents est également au centre de l'affaire. En ne faisant pas beaucoup d'effort pour rendre ses solutions compatibles avec certains logiciels concurrents, Microsoft décourage de fait ses clients d'adopter ces derniers, au profit de ses propres programmes.

Cette manière de procéder a valu dans le passé à Microsoft des démélés avec la justice américaine, et désormais avec les instances européennes.

La firme de Redmond était sensé proposer la candidature d'un médiateur afin de vérifier si sa bonne foi était en cause. Si la Commission Européenne estime que trop de temps s'est écoulé, elle pourrait recourir aux mesures d'astreinte financière mentionnées plus haut. Cela exigerait cependant le recours à une procédure habituellement plutôt longue et complexe, comprenant non seulement l'aval des chefs d'Etats et de gouvernements de tous les pays de l'Union, mais également des 25 Commissaires, à l'unanimité, comme c'est la règle en pareil cas.

La procédure pourrait être accélérée, cependant, car les preuves de la mauvaise volonté de Microsoft à se soumettre aux injonctions de la Commission Européenne sont manifestes. Il se pourrait même que Bill Gates doive sortir son chéquier avant l'été prochain...

Autre motif d'inquiétude pour Microsoft: le fait que la Cour Européenne de Justice ait accédé à la demande du Comité Européen pour l'Interopérabilité des Systèmes informatiques, qui demandait à prendre part de manière active aux discussions avec Microsoft.

Ce comité comprend entre autres IBM, Oracle, Nokia et Red Hat.

Une audience dans ce domaine devrait avoir lieu avant la fin de l'année.

Source : Reuters