Une synergie germano-saoudienne pourrait donner naissance, en fin d'année, au premier moteur de recherche entièrement en langue arabe.


Combler un vide
Si le projet est mené à terme, et il n'y a aucune raison objective pour que ce ne soit pas le cas, le dernier trimestre 2006 verra la naissance de "Sawafi", le premier moteur de recherche entièrement rédigé et affiché en alphabet arabe. Fruit de la collaboration entre la firme allemande Seekport et la société saoudienne Integrated Technical Solutions, "Sawafi" sera basée à Dubaï, dans les Emirats Arabes Unis, et emboîtera le pas au moteur de recherche chinois Baidu. Sa base de clientèle sera moins vaste, puisqu'on estime à 280 millions environ de par le monde le nombre de personnes parlant l'arabe ou une langue régionale qui lui emprunte son alphabet, alors que le petit prodige chinois s'adjuge quelques 100 millions de visiteurs réguliers, et plus d'un milliard de clients potentiels...


Equilibrage
Sur les quelque 50 milliards de pages Web (c'est une estimation) disponibles, seuls 100 millions d'entre elles sont en langue arabe, et toutes ne sont pas visible depuis tous les pays où cette langue est parlé à travers le monde, censure oblige. Mais on estime à 43 millions le nombre d'internautes parlant l'arabe qui surferont sur le Web en 2008 (ils étaient seulement 16 millions en 2004), et selon une étude récente, plus de 65% des personnes de langue maternelle arabe qui se sont connectés à Internet en 2005 ne parlaient pas, ou peu, anglais, la langue dominante sur le Web (70% du nombre total des pages publiées sur Internet sont en anglais).


Défi technique
Augmenter le contenu des sites rédigés en arabe n'aurait cependant guère de sens sans un moteur de recherche adapté, avec suffisamment de finesse dans le traitement des mots-clés pour fournir des réponses adaptées. C'est tout l'enjeu de "Sawafi" : ne pas se contenter d'être un annuaire plus ou moins complet du Web en langue arabe, mais devenir une véritable référence pour les pays du Proche et du Moyen Orient, ou du Maghreb. Les retombées publicitaires seraient elles aussi un sacré argument à la mise en place d'un tel outil : elles ne représentaient que 10 millions de dollars US par an jusqu'ici, mais pourraient bondir à plus de 150 millions d'ici 2008.


Source : Reuters