Microsoft a signé jeudi un accord avec Qualcomm inc. afin de faciliter l'interaction de son système d'exploitation Windows Mobile avec les nouvelles générations de téléphones portables.


Le regard tourné vers l'avenir
Le contrat signé par Microsoft et le leader de la puce mobile Qualcomm permettra aux clients de ce dernier de développer des appareils mobiles associés au système d'exploitation mobile de Redmond ; nous parlons ici des fameux "smartphones", qui offrent une gamme des fonctions similaires à celles d'un ordinateur, comme l'envoi et la réception d'e-mail, la TV mobile, et le traitement de texte, entre autres.

Pieter Knook, vice-président en charge des communications mobiles chez Microsoft, dit dans un communiqué de presse que les opérateurs mobiles attendaient avec impatience de nouveaux moyens d'orienter leurs clients vers des appareils sans cesse plus sophistiqués. "De plus en plus de clients veulent disposer de fonctionnalités telles que l'e-mail mobile et les programmes de productivité de bureau dans un environnement familier et facile à apprivoiser", a-t-il déclaré.

Il est probable que Qualcomm commencera à offrir un support à Windows Mobile dans le courant du deuxième semestre de 2006. Les actions des deux firmes ont directement bénéficié de cette annonce : celle de Microsoft étaient en hausse de 1.5 pour cent à $23.51 à la clôture de jeudi, tandis que celle de Qualcomm étaient en hausse de 1.4 pour cent à $52.49.


La carotte et le bâton
Dans le même temps, ou presque, Qualcomm Inc. indiquait qu'il projetait pas de pratiquer d'abattement sur les redevances qu'il perçoit de Nokia, lequel serait, selon la firme américaine, le grand perdant si leurs négociations échouaient. Parmi les sociétés qui utilisent la technologie brevetée par Qualcomm, Nokia est le seul qui remette en question le montant des redevances reversées au fabricant américain, dont il faut rappeler qu'il en est aussi le principal client.

Qualcomm détient de nombreux brevets autour des technologies du CDMA et du W-CDMA, destinées aux appareils mobiles, est au cours des discussions avec Nokia, le plus grand fabricant de terminaux mobiles du monde avait émis des réserves quant au prolongement d'un accord de licence qui expire en avril 2007. "Nous n'allons faire de cadeau à personne" a déclaré un des cadres de Qualcomm lors d'une conférence d'investisseurs à New York.

La même personne a indiqué qu'il est dans l'intérêt des deux protagonistes de conclure un accord avant avril prochain, mais a également suggéré que Qualcomm saurait faire preuve de souplesse, tout en rappelant que Nokia aurait plus à perdre que Qualcomm en cas de rupture des négociations.

Selon les estimations faites par Qualcomm, Nokia a généré pour environ 40 milliards de dollars US de chiffre d'affaires grâce aux technologies du fondeur californien en 2005, à comparer aux "seulement" 3,3 milliards de dollars US que ce dernier a perçu du Finlandais. Le fossé promet même de s'agrandir en 2006 : Nokia réaliserait jusqu'à 49 milliards de chiffre d'affaires par le biais des technologies américaines, alors que Qualcomm empocherait entre 4,3 et 4,4 milliards de dollars US de la part du géant européen.

C'est ce qui s'appelle négocier en position de force...


Source : Reuters