telephones En 2010, le maire de San Francisco, Gavin Newsom, proposait une loi obligeant les espaces de ventes de téléphones portables à afficher la mesure du DAS ( débit d'absorption spécifique ) pour chaque téléphone, dans un souci d'information au public et avec l'idée que si les radiofréquences émises par les mobiles ne sont pas considérées comme nocives du point de vue de la législation, les consommateurs pourront toujours opter pour les mobiles émettant le moins de radiations, sur la base de cette information.

Cette décision avait fortement mécontenté les industriels, notamment le puissant lobby CTIA - The Wireless Association qui avait annoncé qu'il boycotterait désormais la ville pour l'organisation de ses événements et salons tout en portant plainte, estimant que les mesures techniques de la FCC ( Federal Communications Commission ) étaient suffisantes pour valider l'innocuité des émissions des mobiles.

Un an plus tard, après plusieurs réunions des avocats des deux parties et maintenant que Gavin Newsom a quitté ses fonctions, l'application de cette décision semble être sur le point d'être enterrée. Elle a déjà été repoussée deux fois et aucune date n'est avancée pour sa mise en application, au moins sous sa forme native.


Victoire du lobby industriel ?

Si cela devrait calmer les ardeurs des lobbies, c'est aussi la question de l'utilité de l'affichage du DAS qui est questionné, au-delà même du risque sanitaire éventuel. L'argument est que la valeur confirme seulement que le niveau de radiations émises par le mobile ne dépasse pas le seuil maximal autorisé ( 1,6 Watt par kilogramme aux Etats-Unis, 2 Watts par kilogramme en Europe ) mais ne dit rien de l'exposition moyenne.

Un mobile avec un DAS plus faible qu'un autre peut très bien émettre en moyenne plus de rayonnements qu'un mobile dont le DAS est plus élevé. Pour les associations non gouvernementales comme l' Environmental Working Group, le DAS donne tout de même une indication aux consommateurs, ce qui est mieux que rien.

Il reste encore une chance pour que la loi soit appliquée dans une version allégée. C'est ce qu'espère cette association, sans quoi il apparaîtrait que le lobby industriel a gagné sur toute la ligne à coups de menaces et de dollars.