Si dans un premier temps, c'est la déception qui était au rendez-vous suite à l'annonce des négociations entamées en exclusivités entre Vivendi et Numéricable, Bouygues ne souhaite pas s'arrêter sur ce revers, et ne lâchera pas l'affaire de si tôt.

mutualisation bouygues sfr  Le Monde rapporte ainsi que des personnes issues de l'entourage de Martin Bouygues auraient déclaré qu'il n'allait " pas lâcher l'affaire", " il pourrait y avoir des rebondissements dans les prochaines semaines". En outre, le journal ne précise pas s'il " pourrait s'agir d'un retournement dans l'affaire SFR ou d'un rapprochement avec un autre opérateur, en l'occurrence Free."

Car c'est aussitôt la spéculation qui a été mise en avant par l'ensemble du marché suite à l'annonce de la récupération de SFR par Numéricable, un éventuel rapprochement entre Bouygues et Free pour la création d'un bloc suffisamment puissant pour prendre la tête du marché.

Dans un autre temps, tout n'est pas perdu pour Bouygues concernant le rachat éventuel de SFR, puisque Vincent Bolloré, actionnaire de Vivendi avec 5% de capital avait rappelé que les négociations exclusives entamées " laissent trois semaines de priorité à Numéricable", " au-delà, les jeux sont toujours ouverts.". Il faut donc bien prendre la déclaration de Vivendi pour ce qu'elle est, un accord de négociation et non une signature ferme et définitive.

Vincent Bolloré va même jusqu'à apporter son soutien à Arnaud Montebourg dans l'affaire : " J'aime beaucoup M. Montebourg, homme dynamique dans son rôle. Il n'est pas propriétaire des affaires, mais il a le droit de donner son avis, je trouve qu'il donne une flamme, et dans une Franceoù on est un peu dans la sinistrose, sa voix est sympathique."

En outre, le doute subsiste quant à la capacité de Numéricâble à absorber plus gros que lui : " Numéricable n'a pas totalement bouclé son plan de financement, notamment pour ce qui concerne la cession des 32% que Vivendi détiendra dans le nouvel ensemble, il faut donc laisser toutes les options ouvertes."

Rappelons que nous apprenions récemment que Numéricable faisait l'objet d'un redressement fiscal pour une somme de plus de 36 millions d'euros, et que l'État semble particulièrement en clin à faire échouer les transactions entre Vivendi et Numéricable. Reste à savoir si Vivendi souhaitera réellement se lancer dans un bras de fer avec l'état français ou si le groupe finira par se tourner vers Bouygues dans les semaines à venir.

Source : Le Monde