En attendant les batteries nouvelle génération, la technologie lithium-ion reste la plus utilisée par l'ensemble des fabricants de terminaux mobiles et dispositifs autonomes. Mais ces batteries ont généralement recours à des composants qui se raréfient, avec pour incidence directe une hausse de prix et éventuellement, le spectre d'une "crise" de la batterie, attisée par la démocratisation à venir des voitures électriques.

recyclage pneu noir de carbone  Si le prix de fabrication des batteries lithium ion s'envolait demain, l'avenir des véhicules électriques pourrait être compromis, et toute une industrie s'effondrer.

Étrangement, ce n'est pas le lithium qui est le principal sujet d'inquiétude des industriels à l'heure actuelle, mais le graphite utilisé dans la fabrication des anodes qui équipent les batteries en question. Dans chaque batterie lithium-ion, il y a beaucoup plus de graphite que de lithium, et ces dernières années et encore plus ces derniers mois, son prix s'est véritablement envolé sur les marchés.

Des chercheurs du Oak Ridge National Laboratory pourraient toutefois proposer une alternative étonnante en développant un nouveau moyen de collecter du carbone à destination des anodes de batteries : recycler les pneumatiques de voiture usagés.

La gomme utilisée dans les pneus est principalement constituée de carbone, mais le transformer en graphite sans dépenser d'énormes quantités d'énergie a toujours été un obstacle. Les scientifiques de l'ORNL ont ainsi développé une nouvelle technique de transformation qui permettrait de recycler ces pneumatiques en matériau exploitable pour la confection d'anodes, un processus qui se voudrait relativement économe.

Les pneumatiques seraient ainsi réduits en miettes dans un broyeur industriel, puis traités chimiquement pour produire une pâte riche en soufre avant de former des briques.

Ces briques subiraient ensuite une pyrolyse dans une atmosphère riche en azote. À la fin du processus, il résulterait la formation de noir de carbone, un composant qui peut être utilisé pour la fabrication d'anodes encore plus performantes que le graphite.

En plus de servir le recyclage ( l'étude n'aborde toutefois pas la question du traitement des déchets qui subsistent lors des différentes phases de transformation), l'idée est d'autant plus intéressante que c'est la Chine qui produit actuellement la plupart du graphite utilisé dans le monde, tandis que les usines de recyclage de pneumatiques pourraient s'installer partout dans le monde. Reste que tout cela n'est qu'une réponse à la seule question de la pénurie de batteries lithium ion, et qu'elle restera utile jusqu'à ce que les batteries nouvelle génération entrent en action.

Source : Extreme Tech