drapeau Europe UE Chaque chose en son temps, c'est, semble-t-il, le mot d'ordre suivi par les représentants européens au sujet de la régulation des tarifs mobiles en itinérance. Après le succès de l' Eurotarif pour le trafic voix en itinérance mis en place à l'été 2007, c'est celui des SMS qui est en passe de suivre le même chemin et un traitement identique pourrait suivre pour le trafic de données, laissait-on entendre à la mi-juillet.

Si des propositions seront effectivement proposées à l'automne pour les SMS, en ce qui concerne le trafic data mobile en roaming, la question est beaucoup plus délicate, comme l'a rappelé le président de la société de l'information et des média, Fabio Colasanti, lors d'une conférence.

En effet, le trafic data de masse est un marché encore très jeune, porté par de nouveaux terminaux plus ergonomiques et des forfaits opérateurs mieux adaptés. " Le sentiment général est qu'une réglementation imposée devrait être évitée. C'est un marché immature et cela pourrait entraîner des conséquences inattendues ", a-t-il indiqué.

En revanche, un effort est attendu sur la transparence des coûts et les systèmes d'alerte, afin d'éviter les factures astronomiques ( les fameuses " mauvaises surprises " évoquées précédemment ).  " Actuellement, le problème est celui de la facture explosive ( bill shock ) reçue par certains consommateurs. Le plus simple serait de permettre aux utilisateurs de connaître précisément leur consommation, affichée sur les terminaux ou que les opérateurs imposent eux-même un volume de données en roaming à ne pas dépasser ", a expliqué Colasanti.


Régulation vs marché immature

Car le marché des données mobiles en itinérance est jugé beaucoup plus complexe que celui du trafic voix et nécessite des ajustements de prix incompatibles avec une régulation uniforme. Les opérateurs demandent à garder les mains libres pour innover et gérer par eux-même la baisse des tarifs, vue comme une incitation à la consommation de données mobiles.

Mais pour Nick White, représentant de l' INTUG ( International Telecommunications Users Group ), la complexité des offres et la baisse trop faible ( ou trop lente ) des prix du trafic data en roaming en pénalise les usages et en ralentit le rythme d'adoption. Une harmonisation européenne est donc espérée.

Entre intervention européenne et évolution naturelle du marché, le trafic data mobile en itinérance reste sous surveillance. Son développement naissant plaide pour l'instant en faveur de la seconde solution mais les opérateurs sont avertis que son évolution fera l'objet d'un suivi attentif de la part de Bruxelles.
Source : ZDNet.co.uk