Logo Internet Pro L'association Renaissance Numérique, qui réunit dirigeants d'entreprises de l'Internet, chercheurs et universitaires, dresse un bilan sans concession de la situation du numérique en France en assénant des chiffres révélateurs d'états jugés " catastrophiques ". Le Think Tank ne mâche pas ses mots.

Au troisième trimestre 2010, près de deux foyers français sur trois sont connectés à Internet, soit 68 des foyers selon Mediamétrie. Pour Renaissance Numérique, c'est " seulement deux foyers sur trois ". En 2007, l'association pariait sur 80 % des foyers français connectés en 2010, et de constater avec regret que la France est aujourd'hui " au niveau de la Corée du Sud en 2001 ". Entre 2007 et 2010, le taux de foyers connectés est tout de même passé de 45 % à presque 70 %. Mais cette croissance s'essouffle et pour Renaissance Numérique, " 32 % d'e-exclus " c'est encore beaucoup trop.

Pour l'éducation, Renaissance Numérique s'interroge sur l'existence d'une réelle ambition, constatant une moyenne nationale d'un ordinateur pour 25 élèves en école maternelle, et d'un ordinateur pour 11 élèves en classe élémentaire.

Du côté des PME, seulement moins d'une sur deux ( 48 % ) avec de 10 à 19 salariés dispose d'un site Web, soit 13 points en dessous de la moyenne européenne ( Eurostat ). Un autre constat alarmant repose sur le fait que les start-ups numériques ne se créent pas en France. La part de création de ces dernières dans les créations d'entreprises est de 2,1 % ( Insee 2009 ).

Pour l'e-commerce français qui affiche pourtant une belle santé, son chiffre d'affaires n'arrive pas à la moitié de celui réalisé au Royaume-Uni.

Renaissance Numérique estime que l'action des deux derniers secrétaires d'État au numérique ( Eric Besson puis Nathalie Kosciusko-Morizet ) n'a pas été suffisante avec de nombreux chantiers restés inachevés. L'association prépare en vue des prochaines élections présidentielles la rédaction d'un grand programme du numérique.

Elle appelle par ailleurs à " cesser de stigmatiser l'Internet comme un lieu dangereux ". Ce qui va être difficile pour le moment avec la reprise des débats à l'Assemblée nationale sur le projet de loi LOPPSI où l'on fait souvent rimer Internet avec sites pédophiles.