Londres tour pollution Dans la foulée du scandale Volkswagen et de la triche sur les émissions de gaz polluants NOx des moteurs diesel, la ministre de l'Ecologie Ségolène Royal a mis en place une commission indépendante (dite commission Royal) pour tester près d'une centaine de véhicules commercialisés par différents constructeurs.

La commission a émis son rapport final dans lequel il est démontré que la plupart des véhicules testés dépassent, et parfois très largement, les valeurs maximales des normes antipollution, notamment en utilisation réelle.

Sur la présence de logiciels tricheurs chez d'autres constructeurs que Volkswagen, la commission n'a pu se prononcer faute d'avoir eu accès à l'intégralité des logiciels de bord des véhicules testés. Elle a donc indiqué ne pouvoir écarter cette possibilité.

Mais selon le Financial Times, le rapport ne dirait pas tout et certaines données auraient été omises pour ne pas mettre en difficulté les constructeurs nationaux, et notamment Renault. S'appuyant sur les témoignages de 3 des 17 membres de la commission (non nommés), le journal économique suggère que des informations sont restées sous silence.

Il pointe du doigt les émissions du Renault Captur (véhicule de type SUV léger, l'un des modèles à succès du constructeur) dont le système de piège à NOx se mettrait en fonctionnement optimisé (avec plusieurs purges préalables pour garantir un fonctionnement maximal) en cas de contrôle de pollution  mais serait beaucoup moins efficace en conditions de conduite réelles, car désactivé au-delà d'un seuil de température sous le capot, officiellement pour préserver le moteur mais dont la pertinence est largement remise en cause sur les moteurs récents.

Le modèle Captur avait déjà été pointé du doigt comme un mauvais élève en matière d'émissions polluantes en janvier dernier quand, après une perquisition de la DGCCRF, le constructeur avait annoncé un programme de réduction des émissions visant à réduire l'écart entre émissions lors des tests et émissions réelles.

Quelques jours plus tard, Renault avait dû annoncer le rappel de 15 000 véhicules afin d'en régler les moteurs diesel. Le Financial Times laisse planer le doute sur l'existence d'un logiciel truqueur qui s'activerait en cas de mise en situation de contrôle antipollution et suggère que le gouvernement, qui est actionnaire de Renault, a peut-être masqué certains éléments pour préserver la marque au losange tout en lançant un avertissement aux constructeurs en appelant à des examens complémentaires.

Source : Financial Times