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Agnelet, petit escroc ou grand criminel ?

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Christian Navis
Rappel des faits :
En 1977, Jean-Maurice Agnelet est un notable niçois de 39 ans,
avocat renommé, président de la ligue des droits de l'homme,
fréquentant avec une égale aisance les élus du peuple, les
lieux de prédilection de la bonne bourgeoisie et les truands.

Cette année là, une de ses maîtresses Agnés Le Roux disparaît
mystérieusement. Elle se volatilise littéralement. Avec sa
voiture, une Range Rover tout de même. On ne retrouvera jamais
ni le corps ni le véhicule.
Cause présumée du crime : une rivalité de casinotiers entre
la mère d'Agnès patronne du Palais de la Méditerranée
et un certain Fratoni, considéré comme un caïd du milieu,
tenancier d'un établissement rival.
Agnès aurait "trahi" sa mère en vendant ses parts à Fratoni,
Agnelet jouant le rôle d'intermédiaire et de conseil juridique.

Trois millions de francs (450.000 euros) filent en Suisse...
Un magot qu'Agnelet se dépêche de détourner à son profit, ce qui
le rend tout de suite suspect.
Mais pour le jour de la disparition d'Agnès, il a un alibi en béton :
Il était en Suisse avec Françoise, une autre de ses conquêtes,
dont le témoignage est corroboré par les registres de l'hôtel.

Agnelet purgera une courte peine de prison pour le détournement
de fonds et l'abus de confiance, sera radié du barreau, mais
bénéficiera d'un non-lieu pour la disparition d'Agnès et se
reconvertira dans des commerces en Amérique du Sud.
Et l'affaire Le Roux sera classée en 1985.

En 1999, remords tardif ou vengeance de femme délaissée, Françoise
déclare spontanément avoir menti 22 ans plus tôt.
Y a-t-il prescription ? Non, parce que Renée Le Roux (la mère)
n'a cessé de faire agir ses avocats pour que le dossier soit
régulièrement rouvert.
L'enquête repart, sans qu'aucun élément significatif ne soit
apporté si longtemps après. Malgré des fouilles allant jusqu'à la
démolition d'une partie des anciens lieux de résidence d'Agnelet.
Et en 2006, il est acquitté par la cour d'assises de Nice.

"De mon temps", un acquittement était définitif.
Mais Elisabeth Guigou (pénaliste comme je suis évèque anglican)
pas effrayée par l'instabilité judiciaire en a décidé autrement.
Le parquet fait donc appel, Agnelet septuagénaire libre ne tente
pas de fuir, et en 2007 il est condamné à Aix à 20 ans.
Une addition salée pour un crime sans cadavre, sans preuves, pas
même un indice reliant l'ex avocat à la disparition d'Agnès.

En 2008, le pourvoi en cassation sur la forme est rejeté.
Mais en 2010, un vieux truand de la bande à Zampa, Jean-Pierre
Hernandez, affirme qu'un voyou de ses amis, mort en 1987, lui
aurait avoué avoir liquidé Agnés sur un contrat.
Fratoni décédé depuis en était-il l'instigateur ?
Agnelet tente une procédure en révision.
Elle vient dêtre refusée au motif que ce témoignage tardif
n'était pas assez crédible pour constituer un élément nouveau.
Soit.

Mais alors il faut se poser des questions qui s'emboîtent telles
des poupées russes : Le témoignage tardif de Françoise a été jugé
déterminant. Pas celui d'Hernandez, tout aussi tardif ! Pourquoi ?

Entre les 2 procès d'assises, les média ont offert des tribunes
accusatrices à Renée Le Roux, qui a pu exposer sans qu'on la
contredise son opinion, selon laquelle, "l'impunité" d'Agnelet
serait due à son habileté machiavélique.
Et la présomption d'innocence ?

Par ailleurs, certains de ces mêmes média ont lourdement insisté
sur le fait que la procédure avait duré si longtemps et l'acquittement
obtenu en 2006 parce qu'on n'avait pas pu prouver la "culpabilité"
d'Agnelet. Le doute bénéficierait plus à l'accusé ?
Surtout quand il s'agit d'un crime dont on ne peut dire quand
il a été commis, comment et par qui, de façon certaine et démontrable.

Alors, Agnelet est peut-être un assassin particulièrement habile.
Mais la conduite incohérente des enquêtes, puis les instructions
désinvoltes finissant en procès à charge, comme si on recherchait
un équilibre entre le pas assez et le trop, le tout enrobé
des rumeurs gonflées par les média pour mettre les jurés en
condition...
Tour cela me paraît fort inquiétant !

On se croirait revenus à ces erreurs judiciaires du XIX ème
et du début du XX ème siècle (remember Seznec) quand il suffisait
d'avoir la réputation d'être un peu trop roublard, d'être jalousé
par ses voisins, et d'avoir commis quelques délits mineurs,
pour se retrouver au bagne sinon à l'échafaud.
Sans cadavre ni preuves matérielles ni indices concordants.
Avec de simples constructions "intellectuelles" du genre : qui vole
un oeuf vole un boeuf. :-@

--
Mort du journalisme citoyen :
http://christian.navis.over-blog.com

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Marc-Antoine
Je réponds à Christian Navis qui a écrit
Rappel des faits :
En 1977, Jean-Maurice Agnelet est un notable niçois de 39 ans,
avocat renommé, président de la ligue des droits de l'homme,
fréquentant avec une égale aisance les élus du peuple, les
lieux de prédilection de la bonne bourgeoisie et les truands.


...
Trop long à lire et barbant, surtout pour une affaire archi-connue et
rappelée mainte et mainte fois dans les émission TV...
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Christian Navis
Marc-Antoine a écrit :

Trop long à lire et barbant, surtout pour une affaire archi-connue et
rappelée mainte et mainte fois dans les émission TV...



Il vous a sans doute échappé que la chronologie des faits est
moins importante que les questions qu'on peut se poser sur
les dysfonctionnements de la justice pénale "officielle"...
De plus en plus influencée par "l'autre justice", celle
du *pré jugé* (au sens étymologique) des média qui méconnait
les règles de prodécure les plus élémentaires.

--
Mort du journalisme citoyen :
http://christian.navis.over-blog.com
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Haricot Mashy-Ass
Christian Navis a whateslé :

Avec de simples constructions "intellectuelles" du genre : qui vole
un oeuf vole un boeuf. :-@



ou un toro dans les arènes