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citation Rouillé (3)

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Octave
"Le photographe "prend", le peintre compose; la toile est une totalité,
la photographie n'est qu'un fragment. Ce qui en définitive éloigne
radicalement la photographie de l'art, c'est qu'à tous les niveaux
"l'accessoire y est aussi capital que le principal"; c'est que le
procédé n'établit aucune hiérarchie: ni entre les objets enregistrés, ni
entre les détails reproduits, ni entre les bords et le centre de l'image."
1857, journal de Delacroix

(dans "La photographie" d'André Rouillé,
folio essais, page 67)

--
www.octav.fr

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YouDontNeedToKnowButItsNoëlle
Le 27/11/11 10:19, Octave a écrit :
"Le photographe "prend", le peintre compose; la toile est une totalité,
la photographie n'est qu'un fragment. Ce qui en définitive éloigne
radicalement la photographie de l'art, c'est qu'à tous les niveaux
"l'accessoire y est aussi capital que le principal"; c'est que le
procédé n'établit aucune hiérarchie: ni entre les objets enregistrés, ni
entre les détails reproduits, ni entre les bords et le centre de l'image."
1857, journal de Delacroix

(dans "La photographie" d'André Rouillé,
folio essais, page 67)



Moui...
Delacroix a raison, et Rouillé qui le cite, a tort, à moins que ce ne
soit Octave citant Rouillé d'une façon qui dénature le propos, qui
n'est peut-être que de situer un perspective.
C'est comme je disais un procédé interessant de construire son texte par
oppositions.
C'est aussi une facilité qui ignore l'histoire et la pratique
quotidienne.
Historiquement les premiers photographes ont été des peintres, qui
composaient leurs natures mortes, puis des portraits très mis en scène.
C'étaient des gagne-petit, que Delacroix méprise peut-être un peu.

La photographie composée -même sans la moindre prétention à l'art- n'est
pas une pratique marginale. Le studio, la mode, le portrait posé font
l'objet d'une composition, souvent il y a des fond, on écarte certains
détails par le flou de pdc aussi. C'est une façon classique d'établir
une hiérarchie.
En retour la peinture même figurative a beaucoup emprunté à la
photographie et au cinéma, avec une notion de cadrage qui taille dans le
vif.

Mais le rapport au temps de la photographie et de la peinture est bien
différent. La photographie est une unité, un temps cohérent en général
bref. L'espace aussi a une cohérence certaine. La peinture ne se prive
pas de faire coexister des lieux et des temps différents. En ça les
nouvelles pratiques de la photographie usent les frontières, avec les
espaces inventés, la superposition ou juxtaposition d'instants.

Noëlle Adam
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Octave
Le 27/11/2011 11:51, YouDontNeedToKnowButItsNoëlle a écrit :
Le 27/11/11 10:19, Octave a écrit :
"Le photographe "prend", le peintre compose; la toile est une totalité,
la photographie n'est qu'un fragment. Ce qui en définitive éloigne
radicalement la photographie de l'art, c'est qu'à tous les niveaux
"l'accessoire y est aussi capital que le principal"; c'est que le
procédé n'établit aucune hiérarchie: ni entre les objets enregistrés, ni
entre les détails reproduits, ni entre les bords et le centre de
l'image."
1857, journal de Delacroix

(dans "La photographie" d'André Rouillé,
folio essais, page 67)



Moui...
Delacroix a raison, et Rouillé qui le cite, a tort, à moins que ce ne
soit Octave citant Rouillé d'une façon qui dénature le propos, qui n'est
peut-être que de situer un perspective.
C'est comme je disais un procédé interessant de construire son texte par
oppositions.



Ce sont des phrases que je garde en mémoire afin d'y revenir. Ce ne sont
pas forcément des phrases avec lesquelles je suis d'accord ou pas
d'accord, plutôt matière à réflexion.
Je pense que les premiers à parler d'une chose disent souvent des choses
capitales. Pour la photo, j'ai découvert très tard que c'était vrai,
avec Rouillé (citant), avec Fox Talbot. Il ne faut pas oublier en les
lisant le décalage de temps. Il y a donc un côté amusant dans cette
phrase, beaucoup de gens de culture disaient du mal de la photographie à
l'époque, et la méprisaient. Mais ce qui est dit du cadrage est
intéressant, même si on peut dire aujourd'hui que le photographe cadre
toujours, mais qu'il compose aussi dans un même regard.


C'est aussi une facilité qui ignore l'histoire et la pratique quotidienne.
Historiquement les premiers photographes ont été des peintres, qui
composaient leurs natures mortes, puis des portraits très mis en scène.
C'étaient des gagne-petit, que Delacroix méprise peut-être un peu.




Il paraît qu'il a beaucoup utilisé la photo, mais comme matériau!

La photographie composée -même sans la moindre prétention à l'art- n'est
pas une pratique marginale. Le studio, la mode, le portrait posé font
l'objet d'une composition, souvent il y a des fond, on écarte certains
détails par le flou de pdc aussi. C'est une façon classique d'établir
une hiérarchie.
En retour la peinture même figurative a beaucoup emprunté à la
photographie et au cinéma, avec une notion de cadrage qui taille dans le
vif.



Tout à fait d'accord!


Mais le rapport au temps de la photographie et de la peinture est bien
différent. La photographie est une unité, un temps cohérent en général
bref. L'espace aussi a une cohérence certaine. La peinture ne se prive
pas de faire coexister des lieux et des temps différents. En ça les
nouvelles pratiques de la photographie usent les frontières, avec les
espaces inventés, la superposition ou juxtaposition d'instants.




"La photo est une unité, un temps cohérent en général". Pas toujours, je
fais des prises de deux secondes, la notion de temps devient chaotique
(je pense à ce que je fais, mais il y a sûrement des exemples plus
frappant). Mais, j'aime bien cette idée que le temps de l'image devienne
chaotique. je garde. Je l'avais senti dans les ciels cramés qui font une
trainée lorsque je passe de l'horizontale à la verticale, mais je ne
l'avais pas verbalisé.


--
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Charles Vassallo
YouDontNeedToKnowButItsNoëlle a écrit :
Le 27/11/11 10:19, Octave a écrit :
"Le photographe "prend", le peintre compose; la toile est une totalité,
la photographie n'est qu'un fragment. Ce qui en définitive éloigne
radicalement la photographie de l'art, c'est qu'à tous les niveaux
"l'accessoire y est aussi capital que le principal"; c'est que le
procédé n'établit aucune hiérarchie: ni entre les objets enregistrés, ni
entre les détails reproduits, ni entre les bords et le centre de
l'image."
1857, journal de Delacroix

(dans "La photographie" d'André Rouillé,
folio essais, page 67)



Moui...
Delacroix a raison, et Rouillé qui le cite, a tort, à moins que ce ne
soit Octave citant Rouillé d'une façon qui dénature le propos, qui n'est
peut-être que de situer une perspective.



(De mémoire), Rouillé ne cite Delacroix que pour restituer la
controverse des débuts de la photo, que la photo ne peut pas donner lieu
à matière artistique. A peu de choses près, c'est aussi l'argumentation
de Baudelaire (que Rouillé doit aussi citer quelque part, pour les mêmes
raisons historiques). Simplement, ces grands ancêtres n'avaient pas fait
le tour de la question.

charles
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YouDontNeedToKnowButItsNoëlle
Le 27/11/11 12:41, Octave a écrit :

"La photo est une unité, un temps cohérent en général". Pas toujours,


En général, ça veut dire le plus souvent, donc pas toujours, œuf corse.
je
fais des prises de deux secondes, la notion de temps devient chaotique
(je pense à ce que je fais, mais il y a sûrement des exemples plus
frappant).


Pour moi, ça reste encore un même temps, même si la pose longue permet
d'élargir l'approche. Une tranche de temps plus épaisse, comme une
tranche de cake avec plus de raisins. Même avec le mouvement on
superpose des espaces proches (j'ai eu une petite période cubiste o` je
superposait des points de vue de la même scène, très élémentaire mais
c'est mon affaire). Par contre certaines pratiques numériques de
surimpression, de collages, de pièces rapportées et de recomposition à
partir d'images multiples sont plus de l'ordre pictural si il faut y
mettre de l'ordre.

Noëlle Adam