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Que devient la photographie aujourd'hui ?

36 réponses
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albert
Bonjour,

http://photo.imaginaire.free.fr/panoramique/bruyere-foret_03/bruyere-foret_03.htm

Voilà encore un assemblage de grand format. Avec une définition de 400
dpi on a un tirage de 210x140 cm. A 300dpi on obtiendrait 280x185 cm, un
rêve inatteignable actuellement, les laizes de papier photo ayant des
limites et le porte-monnaie aussi. D'ailleurs je me demande si une
définition de 400dpi n'est pas superflue avec ces dimensions. Le responsable
de production chez Picto m'a affirmé que le Lambda lisait à 400 dpi, mais il
faudrait quand même faire un test de comparaison, entre 300 et 400dpi ce
serait intéressant de voir où se situent les nuances.

La version Open-zoom pour le Net a été réduite des 2/3 à 12000 pixels de
long et optimisée aux alentours de 30 Mo. Bien entendu la réduction et la
compression jpg bouffent tout, ce n'est qu'une indication.

Bon, passé la technique je pourrais encore en raconter pendant des
heures sur cette image, vu le temps que j'ai passé dessus, et les nombreuses
découvertes que cela a occasionné. Je ne sais pas si ca intéresse grand
monde, d'autant plus que le sujet pour beaucoup d'entre vous est devenu
lassant, comme je l'ai entendu dire. Je vais quand même essayer de vous
persuader, et enfin peut-être trouver des compagnons incités à me suivre
dans cette aventure de l'image panoramique en haute définition.

C'est l'un des nombreux assemblages dont j'ai réalisé les prises de vues
l'hiver dernier, et je me suis efforcé de faire du RAW, de bracketer, et de
stacker pour les zones le nécessitant. Le bracket n'étant pas dans le but de
produire du HDR dont je n'aime pas le principe et l'artifice, mais seulement
pour choisir la meilleure exposition et parfois pour déboucher certaines
ombres irrécupérables dans le RAW. Bien entendu toute la prise de vue doit
se faire en Manuel, y compris pour la mise au point qui est optimisée pour
chaque vue afin d'éviter trop de stacking.

Avec un tel enrichissement de la photographie, on passe comme qui dirait
dans une autre dimension. D'autant plus qu'il s'agit encore d'une vue
panoramique conséquente : 300° en largeur et 135° en hauteur, en 75 vues
(pour la base). La contrepartie est que le logiciel d'assemblage y trouve
ses limites et qu'il faut corriger et finir beaucoup de choses à la main. Un
temps de travail important augmenté par la difficulté d'harmoniser autant de
détails, de variétés de teintes et de lumières dans le même espace
photographique.

Mais le sujet en valait la peine. Une grosse masse de terre, de roches,
de racines et de végétation, qui dans son exhubérance en devient quasi
abstraite, et on a tout loisir de découvrir un monde de formes où notre
imagination nous entraîne. Le sol à découvert était aussi très surprenant,
un mélange de pierres, de galets, de marnes et de tourbes de diverses
couleurs, dont certaines étaient enchâssées de particules scintillantes
(hypallage) comme du mica ou du quartz. Malheureusement je n'avais pas sur
moi le filtre Cokin qui va bien (: Vous savez, celui qui fait briller la
dent en or de Dédé la Sardine... Vous comprenez alors mon enthousiasme à
vouloir rassembler tout cela dans une seule image.

Les conditions de post-production sont assez particulières, avec des
allez et retours incessants pour travailler dans les détails et essayer d'en
juger les effets sur l'ensemble de l'image. Dans la vue globale la réduction
sur l'écran fausse la vision que l'on a en agrandissant, un peu comme la
réduction d'un dessin en imprimerie va en épaissir le trait. Pareil pour
les teintes ainsi que les masses d'ombre et de lumière. Il faut donc
extrapoler constamment. C'est le principal problème pour ces photographies
de haute définition qui ne sont décidément pas faites pour l'écran. Par
exemple, j'ai eu beaucoup de mal à traiter les nuances subtiles dans les
ocres ainsi que les couleurs très particulières du grès rose des Vosges.
Dans la réduction sur écran elles disparaissent complètement et donnent
l'impression d'une vieille pute trop fardée. Je soupçonne aussi que le
logiciel d'assemblage avec son "mélangeur de couleur et anti-fantôme"
(Smartblend), massacre un peu tout ça. Il faut donc repartir des RAW pour
certaines zones critiques, ce qui devient vite infernal. Pour autant je ne
pourrais prévoir exactement le résultat et je vais être obligé d'en faire un
premier tirage quelque peu réduit pour juger des ultimes corrections à
apporter.

En conclusion, que devient la photographie dans ce domaine des grandes
images que nous a apporté la technique numérique ? Un monde à explorer qui a
l'air si vaste que dans le temps de l'instant décisif il semble s'allonger
indéfiniment ? Je pense que l'important n'est pas dans la technique ni dans
la quantité de pixels, qui seront tôt ou tard dépassés, sans pour autant
donner une meilleure photographie. Si on s'arrête au quantitatif il suffit
de prendre un abonnement au site gigapixel.com, quelle misère ! Dans la
technique, cette plaie du siècle, on doit toujours pouvoir se satisfaire des
compromis. Le travail devrait se résumer simplement dans la capacité à faire
coïncider sa vision avec ce qui apparaîtra dans la photographie, celle-ci
étant sans limites et restreinte seulement par notre imagination (encore un
hypallage ?). Autant dire qu'on a intérêt à bien la connaître, ainsi on
pourra produire des images justes et juste des images.

Amitiés,
albert
----------------------------------------------------------
Photographies imaginaires
http://photo.imaginaire.free.fr
----------------------------------------------------------

10 réponses

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Avatar
vincent
Le 30/11/2012 21:32, albert a écrit :
Bonjour,

http://photo.imaginaire.free.fr/panoramique/bruyere-foret_03/bruyere-foret_03.htm" target="_blank" class="text-blue hover:opacity-90 " style="word-break: break-all;" rel="noopener nofollow">http://photo.imaginaire.free.fr/panoramique/bruyere-foret_03/bruyere-foret_03.htm


Voilà encore un assemblage de grand format. Avec une définition de 400
dpi on a un tirage de 210x140 cm. A 300dpi on obtiendrait 280x185 cm, un
rêve inatteignable actuellement, les laizes de papier photo ayant des
limites et le porte-monnaie aussi. D'ailleurs je me demande si une
définition de 400dpi n'est pas superflue avec ces dimensions. Le
responsable
de production chez Picto m'a affirmé que le Lambda lisait à 400 dpi,
mais il
faudrait quand même faire un test de comparaison, entre 300 et 400dpi ce
serait intéressant de voir où se situent les nuances.




J'aimerai bien la voir en grand format !

La version Open-zoom pour le Net a été réduite des 2/3 à 12000
pixels de
long et optimisée aux alentours de 30 Mo. Bien entendu la réduction et la
compression jpg bouffent tout, ce n'est qu'une indication.

Bon, passé la technique je pourrais encore en raconter pendant des
heures sur cette image, vu le temps que j'ai passé dessus, et les
nombreuses
découvertes que cela a occasionné. Je ne sais pas si ca intéresse grand
monde, d'autant plus que le sujet pour beaucoup d'entre vous est devenu
lassant, comme je l'ai entendu dire. Je vais quand même essayer de vous
persuader, et enfin peut-être trouver des compagnons incités à me suivre
dans cette aventure de l'image panoramique en haute définition.




Pour ma part, cela ne me lasse pas.

C'est l'un des nombreux assemblages dont j'ai réalisé les prises de
vues
l'hiver dernier, et je me suis efforcé de faire du RAW, de bracketer, et de
stacker pour les zones le nécessitant. Le bracket n'étant pas dans le
but de
produire du HDR dont je n'aime pas le principe et l'artifice, mais
seulement
pour choisir la meilleure exposition et parfois pour déboucher certaines
ombres irrécupérables dans le RAW. Bien entendu toute la prise de vue doit
se faire en Manuel, y compris pour la mise au point qui est optimisée pour
chaque vue afin d'éviter trop de stacking.

Avec un tel enrichissement de la photographie, on passe comme qui
dirait
dans une autre dimension. D'autant plus qu'il s'agit encore d'une vue
panoramique conséquente : 300° en largeur et 135° en hauteur, en 75 vues
(pour la base). La contrepartie est que le logiciel d'assemblage y trouve
ses limites et qu'il faut corriger et finir beaucoup de choses à la
main. Un
temps de travail important augmenté par la difficulté d'harmoniser
autant de
détails, de variétés de teintes et de lumières dans le même espace
photographique.

Mais le sujet en valait la peine. Une grosse masse de terre, de roches,
de racines et de végétation, qui dans son exhubérance en devient quasi
abstraite, et on a tout loisir de découvrir un monde de formes où notre
imagination nous entraîne. Le sol à découvert était aussi très surprenant,
un mélange de pierres, de galets, de marnes et de tourbes de diverses
couleurs, dont certaines étaient enchâssées de particules scintillantes
(hypallage) comme du mica ou du quartz. Malheureusement je n'avais pas sur
moi le filtre Cokin qui va bien (: Vous savez, celui qui fait briller la
dent en or de Dédé la Sardine... Vous comprenez alors mon enthousiasme à
vouloir rassembler tout cela dans une seule image.

Les conditions de post-production sont assez particulières, avec des
allez et retours incessants pour travailler dans les détails et essayer
d'en
juger les effets sur l'ensemble de l'image. Dans la vue globale la
réduction
sur l'écran fausse la vision que l'on a en agrandissant, un peu comme la
réduction d'un dessin en imprimerie va en épaissir le trait. Pareil pour
les teintes ainsi que les masses d'ombre et de lumière. Il faut donc
extrapoler constamment. C'est le principal problème pour ces photographies
de haute définition qui ne sont décidément pas faites pour l'écran. Par
exemple, j'ai eu beaucoup de mal à traiter les nuances subtiles dans les
ocres ainsi que les couleurs très particulières du grès rose des Vosges.
Dans la réduction sur écran elles disparaissent complètement et donnent
l'impression d'une vieille pute trop fardée. Je soupçonne aussi que le
logiciel d'assemblage avec son "mélangeur de couleur et anti-fantôme"
(Smartblend), massacre un peu tout ça. Il faut donc repartir des RAW pour
certaines zones critiques, ce qui devient vite infernal. Pour autant je ne
pourrais prévoir exactement le résultat et je vais être obligé d'en
faire un
premier tirage quelque peu réduit pour juger des ultimes corrections à
apporter.

En conclusion, que devient la photographie dans ce domaine des grandes
images que nous a apporté la technique numérique ? Un monde à explorer
qui a
l'air si vaste que dans le temps de l'instant décisif il semble s'allonger
indéfiniment ? Je pense que l'important n'est pas dans la technique ni dans
la quantité de pixels, qui seront tôt ou tard dépassés, sans pour autant
donner une meilleure photographie. Si on s'arrête au quantitatif il suffit
de prendre un abonnement au site gigapixel.com, quelle misère ! Dans la
technique, cette plaie du siècle, on doit toujours pouvoir se satisfaire
des
compromis. Le travail devrait se résumer simplement dans la capacité à
faire
coïncider sa vision avec ce qui apparaîtra dans la photographie, celle-ci
étant sans limites et restreinte seulement par notre imagination (encore un
hypallage ?). Autant dire qu'on a intérêt à bien la connaître, ainsi on
pourra produire des images justes et juste des images.

Amitiés,
albert
----------------------------------------------------------
Photographies imaginaires
http://photo.imaginaire.free.fr
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--
vincent.
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jdanield
Le 30/11/2012 21:32, albert a écrit :

Mais le sujet en valait la peine. Une grosse masse de terre, de
roches,



c'est bien le souci que j'ai avec tes photos, je trouve le sujet sans
intérêt :-(. J'apprécie le travail, par contre.


jdd
Avatar
Bour-Brown
jdanield a écrit
( k9cjde$jtd$ )

c'est bien le souci que j'ai avec tes photos, je trouve le sujet sans
intérêt



Même chose. Le type est tout content, quand il fait un pano, de s'apercevoir
qu'on a à la fois le soleil dans le dos et de face. Super. L'espace est
courbe, c'est incroyable, l'endroit et son envers sur la même image, c'est-y
pas délicieusement paradoxal ? Pour peu qu'on trimballe des morceaux ici ou
là, l'espace est encore plus compliqué, et pour peu que le pano ait pris du
temps, c'est un délire temporel qui s'amorce, un truc de ouf, complètement,
chaque déclenchement ajoute de nouvelles dimensions, vertigineux.

[bâillement]


J'apprécie le travail, par contre.



Ah ça, y a pas autre chose. albert s'est lancé là-dedans comme d'autres font
dans l'écriture sur grain de riz ou dans du Titanic en allumettes, faut le
voir écrire sur son travail, les pixels, les dimensions, l'impression, sans
compter les difficultés sur le terrain, celles de tourner une bague ou une
autre, de mettre l'appareil ici, de marcher par là, sans compter aussi les
méchants logiciels et leurs méchants automatismes, il est obliger d'aller
recueillir des pixels un par un et de les peindre en vieux rose à la main,
t'imagine ?

Tiens, j'm'en allions lui donner une boîte de chocolat, ça devrait lui
adoucir son sisyphéen ouvrage :
http://cjoint.com/12dc/BLbmiOaS4fg_sapins.jpg

Je l'ai choisie à cause du thème, et du déclenchement en plein soleil, cf un
autre fil, hé hé.
Avatar
markorki
Bour-Brown a écrit :

Ah ça, y a pas autre chose. albert s'est lancé là-dedans comme d'autres
font
dans l'écriture sur grain de riz ou dans du Titanic en allumettes, faut le
voir écrire sur son travail, les pixels, les dimensions, l'impression, sans
compter les difficultés sur le terrain, celles de tourner une bague ou une
autre, de mettre l'appareil ici, de marcher par là, sans compter aussi les
méchants logiciels et leurs méchants automatismes, il est obliger
d'aller recueillir des pixels un par un et de les peindre en vieux rose
à la main, t'imagine ?



Un peu méchant peut-être ? Oui, mais quelle forme !
ça fait plaisir de te voir en bonne santé !!;-)


Tiens, j'm'en allions lui donner une boîte de chocolat, ça devrait lui
adoucir son sisyphéen ouvrage :
http://cjoint.com/12dc/BLbmiOaS4fg_sapins.jpg

Je l'ai choisie à cause du thème, et du déclenchement en plein soleil,
cf un autre fil, hé hé.



Ôoo Tannenbaum, wie treu sind deine blätter...

Salade de saison, quoi :-))
Avatar
markorki
Bour-Brown a écrit :

Tiens, j'm'en allions lui donner une boîte de chocolat, ça devrait lui
adoucir son sisyphéen ouvrage :
http://cjoint.com/12dc/BLbmiOaS4fg_sapins.jpg

Je l'ai choisie à cause du thème, et du déclenchement en plein soleil,
cf un autre fil, hé hé.



Pssssttt, léon, j'ai presque la même à la maison (avec des glaçons, même
!!:-), et ça ne date pas d'hier...

http://marc.morel.hum.pagesperso-orange.fr/ASPTT_060307/slides/R0013285.html
Avatar
birdy
albert wrote:
Bonjour,

http://photo.imaginaire.free.fr/panoramique/bruyere-foret_03/bruyere-foret_03.htm" target="_blank" class="text-blue hover:opacity-90 " style="word-break: break-all;" rel="noopener nofollow">http://photo.imaginaire.free.fr/panoramique/bruyere-foret_03/bruyere-foret_03.htm

Voilà encore un assemblage de grand format. Avec une définition de
400 dpi on a un tirage de 210x140 cm. A 300dpi on obtiendrait 280x185
cm, un rêve inatteignable actuellement, les laizes de papier photo
ayant des limites et le porte-monnaie aussi. D'ailleurs je me demande
si une définition de 400dpi n'est pas superflue avec ces dimensions.
Le responsable de production chez Picto m'a affirmé que le Lambda
lisait à 400 dpi, mais il faudrait quand même faire un test de
comparaison, entre 300 et 400dpi ce serait intéressant de voir où se
situent les nuances.
La version Open-zoom pour le Net a été réduite des 2/3 à 12000
pixels de long et optimisée aux alentours de 30 Mo. Bien entendu la
réduction et la compression jpg bouffent tout, ce n'est qu'une
indication.
Bon, passé la technique je pourrais encore en raconter pendant des
heures sur cette image, vu le temps que j'ai passé dessus, et les
nombreuses découvertes que cela a occasionné. Je ne sais pas si ca
intéresse grand monde, d'autant plus que le sujet pour beaucoup
d'entre vous est devenu lassant, comme je l'ai entendu dire. Je vais
quand même essayer de vous persuader, et enfin peut-être trouver des
compagnons incités à me suivre dans cette aventure de l'image
panoramique en haute définition.
C'est l'un des nombreux assemblages dont j'ai réalisé les prises
de vues l'hiver dernier, et je me suis efforcé de faire du RAW, de
bracketer, et de stacker pour les zones le nécessitant. Le bracket
n'étant pas dans le but de produire du HDR dont je n'aime pas le
principe et l'artifice, mais seulement pour choisir la meilleure
exposition et parfois pour déboucher certaines ombres irrécupérables
dans le RAW. Bien entendu toute la prise de vue doit se faire en
Manuel, y compris pour la mise au point qui est optimisée pour chaque
vue afin d'éviter trop de stacking.
Avec un tel enrichissement de la photographie, on passe comme qui
dirait dans une autre dimension. D'autant plus qu'il s'agit encore
d'une vue panoramique conséquente : 300° en largeur et 135° en
hauteur, en 75 vues (pour la base). La contrepartie est que le
logiciel d'assemblage y trouve ses limites et qu'il faut corriger et
finir beaucoup de choses à la main. Un temps de travail important
augmenté par la difficulté d'harmoniser autant de détails, de
variétés de teintes et de lumières dans le même espace photographique.

Mais le sujet en valait la peine. Une grosse masse de terre, de
roches, de racines et de végétation, qui dans son exhubérance en
devient quasi abstraite, et on a tout loisir de découvrir un monde de
formes où notre imagination nous entraîne. Le sol à découvert était
aussi très surprenant, un mélange de pierres, de galets, de marnes et
de tourbes de diverses couleurs, dont certaines étaient enchâssées de
particules scintillantes (hypallage) comme du mica ou du quartz.
Malheureusement je n'avais pas sur moi le filtre Cokin qui va bien (:
Vous savez, celui qui fait briller la dent en or de Dédé la
Sardine... Vous comprenez alors mon enthousiasme à vouloir rassembler
tout cela dans une seule image.
Les conditions de post-production sont assez particulières, avec
des allez et retours incessants pour travailler dans les détails et
essayer d'en juger les effets sur l'ensemble de l'image. Dans la vue
globale la réduction sur l'écran fausse la vision que l'on a en
agrandissant, un peu comme la réduction d'un dessin en imprimerie va
en épaissir le trait. Pareil pour les teintes ainsi que les masses
d'ombre et de lumière. Il faut donc extrapoler constamment. C'est le
principal problème pour ces photographies de haute définition qui ne
sont décidément pas faites pour l'écran. Par exemple, j'ai eu
beaucoup de mal à traiter les nuances subtiles dans les ocres ainsi
que les couleurs très particulières du grès rose des Vosges. Dans la
réduction sur écran elles disparaissent complètement et donnent
l'impression d'une vieille pute trop fardée. Je soupçonne aussi que
le logiciel d'assemblage avec son "mélangeur de couleur et
anti-fantôme" (Smartblend), massacre un peu tout ça. Il faut donc
repartir des RAW pour certaines zones critiques, ce qui devient vite
infernal. Pour autant je ne pourrais prévoir exactement le résultat
et je vais être obligé d'en faire un premier tirage quelque peu
réduit pour juger des ultimes corrections à apporter.
En conclusion, que devient la photographie dans ce domaine des
grandes images que nous a apporté la technique numérique ? Un monde à
explorer qui a l'air si vaste que dans le temps de l'instant décisif
il semble s'allonger indéfiniment ? Je pense que l'important n'est
pas dans la technique ni dans la quantité de pixels, qui seront tôt
ou tard dépassés, sans pour autant donner une meilleure photographie.
Si on s'arrête au quantitatif il suffit de prendre un abonnement au
site gigapixel.com, quelle misère ! Dans la technique, cette plaie du
siècle, on doit toujours pouvoir se satisfaire des compromis. Le
travail devrait se résumer simplement dans la capacité à faire
coïncider sa vision avec ce qui apparaîtra dans la photographie,
celle-ci étant sans limites et restreinte seulement par notre
imagination (encore un hypallage ?). Autant dire qu'on a intérêt à
bien la connaître, ainsi on pourra produire des images justes et
juste des images.
Amitiés,
albert
----------------------------------------------------------
Photographies imaginaires
http://photo.imaginaire.free.fr
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Personnellement je ne me lasse pas de ce type de recherche et du fait d'en
parler.
Il reste que, contrairement à plusieurs d'entre qui sont encore "du métier",
je n'ai plus les moyens de pousser les expérimentations bien loin. C'est
pour cela que je garde le secret espoir de convaincre des relations dans les
grandes entreprises ou institutions avec lesquelles je travaille dans mon
autre domaine, de me consacrer un peu de moyens pour aller plus loin sur le
sujet. Je l'ai fait il ya quelques semaines encore avec une réponse négative
"nous ne faisons plus d'expos"..
Contrairement aux affirmations de certains, une photo bien traitée et dans
des limites d'un panoramique voisin du champ oculaire vers 130-140° apporte
vraiment un plus à des photos peu intéressantes par ailleurs.
Avatar
Bour-Brown
Avatar
Bour-Brown
markorki a écrit
( 50b9e903$0$1218$ )

Un peu méchant peut-être ?



Taquin, on va dire.

Ce qui m'embête ici, c'est de feindre l'inspiration vs la transpiration,
alors qu'on ne parle que de la sienne, de transpiration. Avec quand même un
grand mépris de celle des autres, hein, voir les pointes au sujet des
mégapixels ou du hdr.

Faut bien comprendre que les grosses recettes du numérique, c'est très
vulgaire, à moins de s'en servir soi-même, alors là attention, ce n'est plus
du tout la même chose. Il nous l'a fait avec le numérique, avec le logiciel,
avec le portable, avec le panoramique, avec le hdr, avec le focus stacking,
et si demain on invente le zmap au flash (l'éclairement en fonction de la
profondeur, donc une cartographie des distances en une seule photo) il
trouvera ça banal et triste jusqu'où moment où lui aussi s'en servira, mais
attention, cette fois de façon originale et joyeuse.

Des fois ça me fatigue, des fois ça m'amuse. Aujourd'hui ça m'amuse.
Avatar
albert
"Bour-Brown" a écrit :

[bâillement]



Tu as des insomnies, tu veux que je te prépare un diaporama ?

Tiens, j'm'en allions lui donner une boîte de chocolat, ça devrait lui
adoucir son sisyphéen ouvrage :



Sisyphéen ? Titanic ? Rizotto ? Bravo ! Tu as résumé en quelques lignes
l'essence de mon travail, on en reste coi.

Mais ne crois pas, avec ceci :
http://cjoint.com/12dc/BLbmiOaS4fg_sapins.jpg


pouvoir résumer ma photographie.

Amitiés,
albert
Avatar
Bour-Brown
albert a écrit
( k9d025$j59$ )

Mais ne crois pas, avec ceci :
http://cjoint.com/12dc/BLbmiOaS4fg_sapins.jpg
pouvoir résumer ma photographie.



Y a ça aussi :
http://cjoint.com/12dc/BLbozUXfNqf_frp_022.jpg
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