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Gilles Caron matos

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md200775
Lu dans le magazine Zoom (excellente revue, grand format très
impressionnant) numéro 2, mars avril 1970. Gilles Caron, page 126 : extrait.

Zoom : si on parlait un peu du matériel que vous employez.

Caron : J'utilise toujours des objectifs à focale courte. Il y a des types
qui partent en guerre avec un 300 ou un 500 en s'imaginant qu'ils pourront
faire des photos de loin sans prendre de risques. C'est impossible, il faut
toujours coller au sujet pour avoir quelque chose de valable. J'ai choisi le
Nikon parce que c'est l'appareil qui a la gamme d'objectifs la plus adaptée
à mon travail, mais ce n'est pas encore parfait. La chose la plus importante
pour un objectif, c'est d'abord l'ouverture. Il faut être sûr qu'il
permettra de faire des photos la nuit, même quand il n'y a presque plus de
lumière. Très longtemps j'ai travaillé avec un 28 mais il n'ouvre qu'à 3,5,
de sorte qu'on ne peut plus faire de photos à partir de cinq heures trente
les soirs d'hiver ou dès qu'on entre dans un intérieur. J'ai pris un 35 qui
ouvrait à 2 ; cela me gênait parce que c'est un angle un peu bâtard : ce
n'est pas un 50 et pas vraiment un grand angle. Après, j'ai utilisé un 24
qui ouvre à 2,8, qui est une optique formidable mais qui est tout de même un
peu large. On ne serre pas assez le sujet. Après, quand on étudie le
négatif, on s'aperçoit que le type que l'on voulait prendre est gros comme
une tête d'épingle. L'idéal pour moi serait un 28 avec une grande ouverture.
Ça existe chez Leica, mais ce n'est pas adaptable chez Nikon et je ne
pourrai pas travailler avec des appareils de marques différentes, passer de
l'un à l'autre. Ça perturbe les réflexes.

Fin de l'extrait.

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Ghost-Rider
Lu dans le magazine Zoom (excellente revue, grand format très
impressionnant) numéro 2, mars avril 1970. Gilles Caron, page 126 : extrait.

Zoom : si on parlait un peu du matériel que vous employez.

Caron : J'utilise toujours des objectifs à focale courte. Il y a des types
qui partent en guerre avec un 300 ou un 500 en s'imaginant qu'ils pourront
faire des photos de loin sans prendre de risques. C'est impossible, il faut
toujours coller au sujet pour avoir quelque chose de valable. J'ai choisi le
Nikon parce que c'est l'appareil qui a la gamme d'objectifs la plus adaptée
à mon travail, mais ce n'est pas encore parfait. La chose la plus importante
pour un objectif, c'est d'abord l'ouverture. Il faut être sûr qu'il
permettra de faire des photos la nuit, même quand il n'y a presque plus de
lumière. Très longtemps j'ai travaillé avec un 28 mais il n'ouvre qu'à 3,5,
de sorte qu'on ne peut plus faire de photos à partir de cinq heures trente
les soirs d'hiver ou dès qu'on entre dans un intérieur. J'ai pris un 35 qui
ouvrait à 2 ; cela me gênait parce que c'est un angle un peu bâtard : ce
n'est pas un 50 et pas vraiment un grand angle. Après, j'ai utilisé un 24
qui ouvre à 2,8, qui est une optique formidable mais qui est tout de même un
peu large. On ne serre pas assez le sujet. Après, quand on étudie le
négatif, on s'aperçoit que le type que l'on voulait prendre est gros comme
une tête d'épingle. L'idéal pour moi serait un 28 avec une grande ouverture.
Ça existe chez Leica, mais ce n'est pas adaptable chez Nikon et je ne
pourrai pas travailler avec des appareils de marques différentes, passer de
l'un à l'autre. Ça perturbe les réflexes.

Fin de l'extrait.




Ça laisse un peu rêveur, cette réduction du travail du reporter à un
subtil problème de combinaison focale/ouverture, et ça me rappelle la
réponse du spartiate à son fils qui se plaignait de son épée : si ton
épée est trop courte, avance d'un pas.

Ghost Rider

PS: pour mémoire, j'avais dans les années 60 sur mon Spotmatic un 28
Mamiya ouvert à 2,8, payé avec mes faibles ressources d'étudiant, et je
poussais mon HP4 à 800 asa. Tout ça sonne un peu creux.

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filh
Ghost-Rider wrote:

Lu dans le magazine Zoom (excellente revue, grand format très
impressionnant) numéro 2, mars avril 1970. Gilles Caron, page 126 : extrait.

Zoom : si on parlait un peu du matériel que vous employez.

Caron : J'utilise toujours des objectifs à focale courte. Il y a des types
qui partent en guerre avec un 300 ou un 500 en s'imaginant qu'ils pourront
faire des photos de loin sans prendre de risques. C'est impossible, il faut
toujours coller au sujet pour avoir quelque chose de valable. J'ai choisi le
Nikon parce que c'est l'appareil qui a la gamme d'objectifs la plus adaptée
à mon travail, mais ce n'est pas encore parfait. La chose la plus importante
pour un objectif, c'est d'abord l'ouverture. Il faut être sûr qu'il
permettra de faire des photos la nuit, même quand il n'y a presque plus de
lumière. Très longtemps j'ai travaillé avec un 28 mais il n'ouvre qu'à 3,5,
de sorte qu'on ne peut plus faire de photos à partir de cinq heures trente
les soirs d'hiver ou dès qu'on entre dans un intérieur. J'ai pris un 35 qui
ouvrait à 2 ; cela me gênait parce que c'est un angle un peu bâtard : ce
n'est pas un 50 et pas vraiment un grand angle. Après, j'ai utilisé un 24
qui ouvre à 2,8, qui est une optique formidable mais qui est tout de même un
peu large. On ne serre pas assez le sujet. Après, quand on étudie le
négatif, on s'aperçoit que le type que l'on voulait prendre est gros comme
une tête d'épingle. L'idéal pour moi serait un 28 avec une grande ouverture.
Ça existe chez Leica, mais ce n'est pas adaptable chez Nikon et je ne
pourrai pas travailler avec des appareils de marques différentes, passer de
l'un à l'autre. Ça perturbe les réflexes.

Fin de l'extrait.




Ça laisse un peu rêveur, cette réduction du travail du reporter à un
subtil problème de combinaison focale/ouverture, et ça me rappelle la


Une fois que le reste est résolu c'est un peu ça qui reste :)

FiLH
--
Le fondement du constat bourgeois, c'est le bon sens, c'est-à-dire
une vérité qui s'arrête sur l'ordre arbitraire de celui qui la parle.
Roland Barthes.
http://www.filh.org


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Cyril Fakiri
Ça laisse un peu rêveur, cette réduction du travail du reporter à un
subtil problème de combinaison focale/ouverture, et ça me rappelle la
réponse du spartiate à son fils qui se plaignait de son épée : si ton
épée est trop courte, avance d'un pas.



Et pourtant c'était un très grand...mort dans l'exercice de son métier
de journaliste au Cambodge en 70.
Il n'y a pas réduction mais juste un explication plutôt réaliste d'une
réalité de terrain. terre a terre quoi :o)

Cyril..
http://www.cylou.com
http://cyloux.blogspot.com

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md200775
suite de l'interview de Zoom avec Gilles Caron

Zoom : vous utilisez souvent le moteur ?

Caron : Quand j'utilise un moteur, ce n'est jamais avec un grand angle. Avec
un grand angle au 250ème à 8, on n'a pas besoin de faire le point. On met la
bague à 3 mètres et on peut shooter à volonté, les photos sont forcément
nettes. J'utilise le moteur uniquement avec des longues focales ou avec un
85. Cela permet de faire le point très rapidement, puisqu'on n'a pas besoin
de s'occuper de réarmer ; c'est un peu comme si on travaillait avec une
caméra, alors que sans moteur, le temps de réarmer et de déclencher on a
perdu le point, ce qui réduit considérablement le nombre de photos que vous
pensez faire et comme je défie n'importe qui de véritablement choisir une
photo d'action à la prise de vue, il faut mieux faire un choix sur les
planches contact.

Fin de l'extrait.
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Ghost-Rider
Ça laisse un peu rêveur, cette réduction du travail du reporter à un
subtil problème de combinaison focale/ouverture, et ça me rappelle la
réponse du spartiate à son fils qui se plaignait de son épée : si ton
épée est trop courte, avance d'un pas.



Et pourtant c'était un très grand...mort dans l'exercice de son métier
de journaliste au Cambodge en 70.
Il n'y a pas réduction mais juste un explication plutôt réaliste d'une
réalité de terrain. terre a terre quoi :o)




Dont acte, j'ignorais qu'il fût si ancien, et mort de surcroît, ses
propos prennent une autre tonalité.

Ghost Rider


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md200775
Depuis Nikon a sorti le fabuleux 28 mm AF f/1,4. Il est retiré du catalogue
Nikon. Il coûtait très cher. Gilles Caron aurait apprécié ce superbe caillou
qui devient un simple 43 mm f/1,4 sur un D200 ou un D2X.

Chez Nikon on emploiera le zoom 17/55 f/2,8 malheureusement les focales
grandangulaires ouvertes à 2 ou moins n'existent plus chez Nikon dans la
gamme numérique.
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Jean Berezne
md200775 wrote:
Lu dans le magazine Zoom (excellente revue, grand format très
impressionnant) numéro 2, mars avril 1970. Gilles Caron, page 126 : extrait.

Zoom : si on parlait un peu du matériel que vous employez.

Caron : J'utilise toujours des objectifs à focale courte. Il y a des types
qui partent en guerre avec un 300 ou un 500 en s'imaginant qu'ils pourront
faire des photos de loin sans prendre de risques.


C'est pas Capa qui disait:"si ta photo n'est pas bonne, c'est parce que
tu étais trop loin" ?

Bon, je m'étais trompé,après une recherche sur Google, la citation
exacte est: « Si ta photo n’est pas bonne, c’est que tu n’étais pas
assez près ». Et c'est bien de Capa.

C'est aussi ce qui fait la différence entre les photos de Doisneau et
celles de Cartier Bresson: Doisneau est dans la photo, tout près des
clodos ou des enfants, Cartier Bresson regarde ça de loin. Ils sont bons
tous les deux (j'ai quand même une nette préférence) mais ça ne donne
pas les mêmes photos.

Un peu hors sujet?

Cordialement
--
Jean Berezne

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Thomas Walraet
Ghost-Rider wrote:

Ça laisse un peu rêveur, cette réduction du travail du reporter à un
subtil problème de combinaison focale/ouverture


D'un autre côté, l'intervieweur lui demande de parler de son matériel. :)

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filh
Ghost-Rider wrote:

Ça laisse un peu rêveur, cette réduction du travail du reporter à un
subtil problème de combinaison focale/ouverture, et ça me rappelle la
réponse du spartiate à son fils qui se plaignait de son épée : si ton
épée est trop courte, avance d'un pas.



Et pourtant c'était un très grand...mort dans l'exercice de son métier
de journaliste au Cambodge en 70.
Il n'y a pas réduction mais juste un explication plutôt réaliste d'une
réalité de terrain. terre a terre quoi :o)




Dont acte, j'ignorais qu'il fût si ancien, et mort de surcroît, ses
propos prennent une autre tonalité.


Hi hi... finalement ce n'est pas ce qui est dit, mais qui le dit qui est
important :) :)

FiLH

--
Le fondement du constat bourgeois, c'est le bon sens, c'est-à-dire
une vérité qui s'arrête sur l'ordre arbitraire de celui qui la parle.
Roland Barthes.
http://www.filh.org



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Cyril Fakiri
Hi hi... finalement ce n'est pas ce qui est dit, mais qui le dit qui est
important :) :)


non fred, c'est le "contexte" qui est important en fait...
Cyril..
http://www.cylou.com
http://cyloux.blogspot.com

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