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La haute main de Sarkozy sur les médias

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Taureau Assis
http://www.liberation.fr/actualite/evenement/evenement1/250583.FR.php


Les médias sont-ils au service de Sarkozy ? Et, si oui, qui passe les
plats ? Alors que l'organisation du débat entre Ségolène Royal et
François Bayrou a continué vendredi de défrayer la chronique (lire
ci-contre), la question d'une certaine intrusion ­ pour rester poli ­ du
candidat Sarkozy dans les médias se repose avec une méchante acuité.
Suite d'un long feuilleton, lors duquel l'homme a su déployer un large
registre : grosse colère (récemment, en coulisses de l'émission France
Europe Express sur France 3, parce qu'il n'avait pas de loge),
invectives directes à des journalistes, remerciements douteux, par
exemple à Robert Namias (TF1) et Arlette Chabot (France 2) pour avoir
levé le pied sur le soulèvement des banlieues fin 2005, quand il ne
s'agit pas d'abus de pouvoir caractérisé. C'est bien Nicolas Sarkozy
qui, lorsqu'il était encore ministre de l'Intérieur, a exigé et obtenu
le limogeage du patron de Paris Match, qui avait eu l'outrecuidance de
montrer Cécilia en compagnie d'un autre que lui en une. Caractère
autoritaire ? Manque de respect pour l'indépendance des médias ? Ce qui
est sûr, c'est ce que le candidat jouit d'un formidable réseau de
copains qui tiennent le haut du pavé dans les médias.

Un grand réseau

D'abord, il y a Martin Bouygues, le plus proche de tous, son meilleur
ami et, ça tombe bien, patron de TF1 (soit un tiers de l'audience
télévisuelle). Mais il y a aussi Arnaud Lagardère, son «frère», patron
du groupe qui abrite en son giron Europe 1, Paris Match, le JDD, etc.
C'est sans compter avec Serge Dassault, déçu du chiraquisme, et
propriétaire du Figaro, Bernard Arnault, le témoin de son mariage avec
Cécilia, et propriétaire de la Tribune, ou encore François Pinault,
propriétaire du Point avec qui Sarko partage entre autres la même
passion du vélo. Et alors ? Tous ces patrons-actionnaires ont-ils le
petit doigt sur la couture et peuvent-ils vraiment mettre leurs
journalistes au garde-à-vous ? Pas si simple. Mais certains faits sont
troublants.

La télé sous influence

Coups de fil, conseils, pressions, et sans doute et aussi une bonne dose
d'autocensure de la part des chaînes de peur de déplaire, l'ombre de
Sarko plane sur les JT. La crise des banlieues de 2005 en est
l'illustration toute spéciale. Novembre de cette année-là, 7 à 8 (TF1)
saisit en caméra cachée une provocation policière envers des jeunes.
Savon du directeur de l'information. Le dimanche suivant, l'émission
contrebalance avec les interviews de maires de banlieues chaudes. Le 10
novembre, cette fois, c'est France 2 qui diffuse dans son JT les images
du tabassage de jeunes par des policiers. Ceux-ci sont suspendus.
Arlette Chabot décide d'ôter le reportage du site web de France 2 :
«Nous ne voulions pas tomber dans la surenchère.» En août dernier, le
ministre de l'Intérieur, invité à TF1 pour une interview, en profite
pour passer un savon mémorable à un journaliste. La raison ? Un
reportage sur les sans-papiers de Cachan, jugé trop complaisant. En juin
2005, quand Canal + songe à se débarrasser de Karl Zéro à la déontologie
variable, Sarkozy appelle Bertrand Méheut, patron du groupe, pour l'en
dissuader. Pour le coup, il n'est pas le seul, puisque Laurent Fabius
s'est lui aussi fendu d'un coup de fil. Autre affaire : le 7 mars 2006,
la veille d'un délicat voyage du ministre aux Antilles, TF1 annonce que
le joker de PPDA sera désormais le journaliste noir et antillais Harry
Roselmack. Un bien beau hasard n'arrivant jamais seul, Sarkozy est déjà
au courant. Le 17 février, recevant Place Beauvau le club Averroes, qui
défend l'image des minorités dans les médias, le ministre de l'Intérieur
avait en effet annoncé la nouvelle : il y aura, cet été, un Noir au 20
heures. D'ici à ce que ce soit Sarkozy qui ait lui-même soufflé l'idée à
Bouygues... Plus récemment, ainsi que le raconte cette semaine le Canard
enchaîné, Claude Guéant, directeur de campagne de Sarkozy, a tenté de
s'assurer auprès de Patrick de Carolis, président de France Télévisions,
que les émissions de Georges-Marc Benhamou, récent soutien de l'UMP,
seraient bien reconduites à la rentrée. Raté : Carolis l'a envoyé sur
les roses. Mercredi dernier encore, lors de l'interview de Sarkozy sur
TF1 par PPDA et François Bachy, un détail amusant : plusieurs plans ont
montré que, sous la table, le candidat de l'UMP avait enlevé ses
chaussures. Sarkozy en chaussettes ! Il se croit chez lui, ou quoi ?

Brouillage sur les ondes

Est-ce un hasard si les Guignols s'en donnent à coeur joie sur un si
zélé Jean-Pierre Elkabbach qui, du haut d'Europe 1, pratiquerait à
outrance des interviews cire-UMP ? En tout cas, en février 2006, le
Canard enchaîné révèle que Jean-Pierre Elkabbach, directeur de la
station, a pris conseil auprès de Nicolas Sarkozy sur le choix d'un
journaliste politique. «C'est normal, fanfaronne Sarkozy. J'ai été
ministre de la Communication.» Et il ajoute : «Je les connais, les
journalistes.» De son côté, Elkabbach revendique sa «méthode» de
recrutement, qui consiste, dit-il, à prendre l'avis des politiques, mais
aussi de syndicalistes ou d'associations : «Je fais cela pour tous les
services parce que je veux avoir les meilleurs... Je ne peux pas
interdire aux politiques de me donner leur avis. Mais, ensuite, je
décide à 100 % moi-même.»

Pressions sur la presse

C'est sans doute sur Paris Match que les interventions de Nicolas
Sarkozy ont été les plus directes et les plus pressantes. Témoin,
l'incroyable limogeage de l'ancien patron de Paris Match, Alain
Genestar. Témoin aussi, depuis, le chouchoutage du candidat. Ah ! ce
titre «Un destin en marche», dont a bénéficié Sarkozy en décembre
dernier (sans parler des huit pages lui étant dédiées). Mais si c'était
tout. Très déboussolant aussi, le tout récent «outing» de Joseph
Macé-Scaron, actuellement directeur adjoint de la rédaction de Marianne
(1) , dans l'émission On refait le monde du 16 avril sur RTL : «J'ai été
démissionné du Figaro Magazine [en juin 2005], tout simplement parce que
j'ai refusé de tailler des pipes à M. Nicolas Sarkozy.» Direct. Autant
que les coups de fil de Sarkozy à Edouard de Rothschild (actionnaire de
référence de Libération ) pour se plaindre...

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Jarod
"Taureau Assis" a écrit dans le message de news:
f15787$oa7$
http://www.liberation.fr/actualite/evenement/evenement1/250583.FR.php


Les médias sont-ils au service de Sarkozy ? Et, si oui, qui passe les
plats ? Alors que l'organisation du débat entre Ségolène Royal et
François Bayrou a continué vendredi de défrayer la chronique (lire
ci-contre), la question d'une certaine intrusion ­ pour rester poli ­ du
candidat Sarkozy dans les médias se repose avec une méchante acuité.
Suite d'un long feuilleton, lors duquel l'homme a su déployer un large
registre : grosse colère (récemment, en coulisses de l'émission France
Europe Express sur France 3, parce qu'il n'avait pas de loge),
invectives directes à des journalistes, remerciements douteux, par
exemple à Robert Namias (TF1) et Arlette Chabot (France 2) pour avoir
levé le pied sur le soulèvement des banlieues fin 2005, quand il ne
s'agit pas d'abus de pouvoir caractérisé. C'est bien Nicolas Sarkozy
qui, lorsqu'il était encore ministre de l'Intérieur, a exigé et obtenu
le limogeage du patron de Paris Match, qui avait eu l'outrecuidance de
montrer Cécilia en compagnie d'un autre que lui en une. Caractère
autoritaire ? Manque de respect pour l'indépendance des médias ? Ce qui
est sûr, c'est ce que le candidat jouit d'un formidable réseau de
copains qui tiennent le haut du pavé dans les médias.

Un grand réseau

D'abord, il y a Martin Bouygues, le plus proche de tous, son meilleur
ami et, ça tombe bien, patron de TF1 (soit un tiers de l'audience
télévisuelle). Mais il y a aussi Arnaud Lagardère, son «frère», patron
du groupe qui abrite en son giron Europe 1, Paris Match, le JDD, etc.
C'est sans compter avec Serge Dassault, déçu du chiraquisme, et
propriétaire du Figaro, Bernard Arnault, le témoin de son mariage avec
Cécilia, et propriétaire de la Tribune, ou encore François Pinault,
propriétaire du Point avec qui Sarko partage entre autres la même
passion du vélo. Et alors ? Tous ces patrons-actionnaires ont-ils le
petit doigt sur la couture et peuvent-ils vraiment mettre leurs
journalistes au garde-à-vous ? Pas si simple. Mais certains faits sont
troublants.

La télé sous influence

Coups de fil, conseils, pressions, et sans doute et aussi une bonne dose
d'autocensure de la part des chaînes de peur de déplaire, l'ombre de
Sarko plane sur les JT. La crise des banlieues de 2005 en est
l'illustration toute spéciale. Novembre de cette année-là, 7 à 8 (TF1)
saisit en caméra cachée une provocation policière envers des jeunes.
Savon du directeur de l'information. Le dimanche suivant, l'émission
contrebalance avec les interviews de maires de banlieues chaudes. Le 10
novembre, cette fois, c'est France 2 qui diffuse dans son JT les images
du tabassage de jeunes par des policiers. Ceux-ci sont suspendus.
Arlette Chabot décide d'ôter le reportage du site web de France 2 :
«Nous ne voulions pas tomber dans la surenchère.» En août dernier, le
ministre de l'Intérieur, invité à TF1 pour une interview, en profite
pour passer un savon mémorable à un journaliste. La raison ? Un
reportage sur les sans-papiers de Cachan, jugé trop complaisant. En juin
2005, quand Canal + songe à se débarrasser de Karl Zéro à la déontologie
variable, Sarkozy appelle Bertrand Méheut, patron du groupe, pour l'en
dissuader. Pour le coup, il n'est pas le seul, puisque Laurent Fabius
s'est lui aussi fendu d'un coup de fil. Autre affaire : le 7 mars 2006,
la veille d'un délicat voyage du ministre aux Antilles, TF1 annonce que
le joker de PPDA sera désormais le journaliste noir et antillais Harry
Roselmack. Un bien beau hasard n'arrivant jamais seul, Sarkozy est déjà
au courant. Le 17 février, recevant Place Beauvau le club Averroes, qui
défend l'image des minorités dans les médias, le ministre de l'Intérieur
avait en effet annoncé la nouvelle : il y aura, cet été, un Noir au 20
heures. D'ici à ce que ce soit Sarkozy qui ait lui-même soufflé l'idée à
Bouygues... Plus récemment, ainsi que le raconte cette semaine le Canard
enchaîné, Claude Guéant, directeur de campagne de Sarkozy, a tenté de
s'assurer auprès de Patrick de Carolis, président de France Télévisions,
que les émissions de Georges-Marc Benhamou, récent soutien de l'UMP,
seraient bien reconduites à la rentrée. Raté : Carolis l'a envoyé sur
les roses. Mercredi dernier encore, lors de l'interview de Sarkozy sur
TF1 par PPDA et François Bachy, un détail amusant : plusieurs plans ont
montré que, sous la table, le candidat de l'UMP avait enlevé ses
chaussures. Sarkozy en chaussettes ! Il se croit chez lui, ou quoi ?

Brouillage sur les ondes

Est-ce un hasard si les Guignols s'en donnent à coeur joie sur un si
zélé Jean-Pierre Elkabbach qui, du haut d'Europe 1, pratiquerait à
outrance des interviews cire-UMP ? En tout cas, en février 2006, le
Canard enchaîné révèle que Jean-Pierre Elkabbach, directeur de la
station, a pris conseil auprès de Nicolas Sarkozy sur le choix d'un
journaliste politique. «C'est normal, fanfaronne Sarkozy. J'ai été
ministre de la Communication.» Et il ajoute : «Je les connais, les
journalistes.» De son côté, Elkabbach revendique sa «méthode» de
recrutement, qui consiste, dit-il, à prendre l'avis des politiques, mais
aussi de syndicalistes ou d'associations : «Je fais cela pour tous les
services parce que je veux avoir les meilleurs... Je ne peux pas
interdire aux politiques de me donner leur avis. Mais, ensuite, je
décide à 100 % moi-même.»

Pressions sur la presse

C'est sans doute sur Paris Match que les interventions de Nicolas
Sarkozy ont été les plus directes et les plus pressantes. Témoin,
l'incroyable limogeage de l'ancien patron de Paris Match, Alain
Genestar. Témoin aussi, depuis, le chouchoutage du candidat. Ah ! ce
titre «Un destin en marche», dont a bénéficié Sarkozy en décembre
dernier (sans parler des huit pages lui étant dédiées). Mais si c'était
tout. Très déboussolant aussi, le tout récent «outing» de Joseph
Macé-Scaron, actuellement directeur adjoint de la rédaction de Marianne
(1) , dans l'émission On refait le monde du 16 avril sur RTL : «J'ai été
démissionné du Figaro Magazine [en juin 2005], tout simplement parce que
j'ai refusé de tailler des pipes à M. Nicolas Sarkozy.» Direct. Autant
que les coups de fil de Sarkozy à Edouard de Rothschild (actionnaire de
référence de Libération ) pour se plaindre...




C'est dangereux. Ca vient de "Libération" qui n'est pas copain avec cette
personne. lol