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À la traîne dans les sondages, accusée « d'incompétence » par la droite,
et parfois dans son propre camp, Ségolène Royal devait quant à elle
contre-attaquer et afficher dans le même temps sa connaissance des
dossiers. Elle a mieux réussi dans le premier exercice que dans le
second : moins souriante qu'à l'ordinaire, elle a montré davantage
d'efficacité dans le registre de la colère (un peu surjouée) que sur les
35 heures, la fonction publique, la fiscalité et la Turquie, où, le plus
souvent elle, s'est contentée d'évasives généralités («Tout se tient »),
d'étonnantes incantations («je le ferai ») ou d'erreurs manifestes (le
nucléaire). Sur la sécurité, l'emploi, bref tout ce qui renvoyait son
interlocuteur au bilan de la droite, elle a bien tenté de pousser
l'offensive, mais Sarkozy, chattemite, adossé à une incomparable
connaissance des dossiers, l'a plus d'une fois renvoyée dans ses buts.
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