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Reportage d'Envoyé Spécial : honte et écœurement

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Helmut Prod
Reportage sur Tariq Ramadan d'Envoy=E9 Sp=E9cial : honte et =E9c=9Curement

Par Nathalie Doll=E9

C'est la honte et l'=E9c=9Curement de me dire que Mohamed Sifaoui et moi
faisons partie du m=EAme corps professionnel qui me poussent =E0 r=E9agir
apr=E8s la diffusion du =AB portrait =BB de Tariq Ramadan sur France 2.

D'autres se sont =E9tendus sur le personnage, d'autres se sont =E9tendus
sur les enjeux, je me contenterai de revenir sur la fabrication de ce
fameux =AB document =BB et de rester dans le strict domaine de la
technique professionnelle.

Ce reportage aurait-il =E9t=E9 pr=E9sent=E9 comme un documentaire, une
oeuvre d'auteur qu'il aurait pu =EAtre dispens=E9 des crit=E8res qui font
d'un film une =AB enqu=EAte de journaliste =BB.

Le journaliste annonce avoir =E9t=E9 t=E9moin =E0 charge dans un proc=E8s
qui a concern=E9 l'homme dont il fait aujourd'hui le portrait.

Quelle cause justifie ce manque primaire de d=E9ontologie ?

Pour quel autre personnage aurait-on accept=E9 une telle confusion des
r=F4les ?

J'=E9tais moi-m=EAme dans ce proc=E8s =AB t=E9moin =E0 d=E9charge =BB de Ta=
riq
ramadan, il a toujours =E9t=E9 =E9vident que je ne ferai pas de film sur
lui, ayant bien conscience d'avoir perdu ma =AB l=E9gitimit=E9
journalistique =BB

Y aurait-il une =E9cole de journalistes fran=E7ais contre une alg=E9rienne
? Des =E9thiques diff=E9rentes ? Certainement pas.

Aucune information nouvelle, des approximations, des faux
rapprochements, des interpr=E9tations malveillantes, des citations
d'interview=E9s largement manipul=E9es, la litanie des doubles, triples
et quadruples discours qui poursuit Ramadan depuis des ann=E9es. Rien
dans le fond ne justifie l'angle choisi.

Quelle est la l=E9gitimit=E9 des =AB sp=E9cialistes =BB et des =AB
consultants =BB en tous genres qu'on utilise quand le propos arrange ?

Que dire de la m=E9thode indigne qui consiste =E0 employer une cam=E9ra
cach=E9e pour faire de la provocation si facile ? Depuis quand
d=E9barque-t-on n'importe o=F9 en disant qu'on vient poser des questions
?

J'enseigne r=E9guli=E8rement en =E9cole de journalisme, ce =AB reportage =
=BB
pr=E9senterait l'unique m=E9rite d'y =EAtre d=E9crypt=E9. L'exercice serait
sans nul doute tr=E8s pertinent pour aborder la question des champs =E0
ne pas m=E9langer puisque la libert=E9 d'informer va de pair avec la
responsabilit=E9. Nous assistons au d=E9veloppement d'un
pseudo-journalisme qui va tuer notre m=E9tier en le noyant dans un
militantisme non-assum=E9. C'est la confusion des genres qui est
inadmissible. M. Sifaoui a le droit de penser que T. Ramadan est un
homme fourbe et dangereux. Le journaliste Sifaoui doit le prouver, ce
qu'il n'a toujours pas fait malgr=E9 des ficelles =E9normes et des
artifices vari=E9s.

M=2E Sifaoui fait de la communication et pas de l'information, son film
n'a rien =E0 faire dans un cadre journalistique.

Que Mohamed Sifaoui soit un mauvais journaliste est une chose, qu'une
=AB grande =BB cha=EEne de t=E9l=E9vision publique fran=E7aise diffuse en e=
st
une autre, bien plus inqui=E9tante.

Les r=E9dactrices en chef d'=AB envoy=E9 sp=E9cial =BB ont compl=E8tement
discr=E9dit=E9 leur magazine en garantissant que ce sujet a =E9t=E9 trait=
=E9
avec =AB toute la rigueur et le professionnalisme qu'implique le respect
de la charte du journaliste. =BB Nous ne devons pas conna=EEtre la m=EAme.
Elles ne peuvent pas =EAtre dupes, alors au nom de quoi acceptent-elles
de cautionner ce type de pratique. D=E9magogie ? Audience ? Id=E9ologie ?

Il est vrai que Ramadan est un sujet qui marche bien et que la
d=E9nonciation des int=E9gristes-islamistes-fondamentalistes fait
consensus.

Elles peuvent =EAtre de bonne foi sur le fond du propos ce qui ne
justifie en aucun cas cet aveuglement sur l'absence d'=E9thique.

Nathalie Doll=E9
Paris
le 15/12/2004 =E0 18h35
http://paris.indymedia.org/article.php3?id_article=3D30015#commentaires

10 réponses

1 2
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Helmut Prod
Quand France 2 recycle les rebuts de la télévision suisse
sardon, 10.12.2004 18:01



Que Mohamed Sifaoui, ce journaliste « très spécial », se lance
aujourd'hui dans un « procès-reportage » contre l'islamologue
Tariq Ramadan, n'étonnera personne




Quand France 2 recycle les rebuts de la télévision suisse
A propos d'un « reportage partial » de Mohamed Sifaoui sur Tariq
Ramadan
Par Vincent Geisser
jeudi 25 novembre 2004



Le 24 septembre 2004, la Télévision suisse romande (TSR) décidait de
déprogrammer un reportage de Mohamed Sifaoui consacré à
l'islamologue Tariq Ramadan. La principale raison invoquée par le
chaîne publique helvétique est le caractère « partial » du
documentaire et son absence totale d'objectivité. Or, quelques
semaines plus tard, surfant sur la vague du sensationnalisme de la «
menace islamique », l'émission phare de France 2, Envoyé spécial,
récupère ce « procès-reportage » à la charge de T. Ramadan qui
devrait, en principe, être diffusé le 2 décembre prochain. Au regard
de cette décision de la rédaction de France 2, deux interrogations
nous viennent immédiatement à l'esprit. La déontologie
journalistique n'aurait-elle pas la même signification de part et
d'autre des Alpes ? France 2 se serait-elle spécialisée dans le
recyclage médiatique des reportages sécuritaires, dignes des «
services policiers » des régimes autoritaires du Monde arabe et
d'ailleurs ? Le médiateur de la chaîne publique nous apportera t-il
des réponses ?.


Que Mohamed Sifaoui, ce journaliste « très spécial », se lance
aujourd'hui dans un « procès-reportage » contre l'islamologue
Tariq Ramadan, n'étonnera personne. Depuis quelques années, tant
dans les médias audiovisuels que dans la presse écrite, ce registre
sécuritaire s'est largement banalisé, devenant même un genre
dominant. Dans une précédente étude, nous avions ainsi mis en
évidence l'émergence dans le paysage médiatique français d'une
« expertise de la peur » qui, sous couvert de scientificité et de
rigueur journalistique, véhicule les pires clichés et fantasmes sur
les associations et personnalités musulmanes de l'Hexagone. Jouant
très largement sur le registre émotionnel, ces nouveaux apprentis
sorciers du journalisme contribuent à légitimer une lecture
caricaturale de l'islam européen, directement importée du bled et
largement influencée par les régimes autoritaires : « au-delà des
registres émotionnel et victimaire, c'est une véritable idéologie
de combat qui transparaît dans leurs propos : les essayistes
algériens sont des 'éradicateurs' qui s'assument sans complexe
: en janvier 1992, ils avaient justifié l'arrêt brutal du processus
électoral en Algérie au nom de la préservation de la
'démocratie'. Aujourd'hui, ils s'attaquent systématiquement
à tous ceux qui osent critiquer les très graves violations des droits
de l'homme commises par l'armée algérienne pendant la guerre
civile. La virulence de leur discours rejoint parfois celle de leurs
ennemis, les islamistes radicaux [...]. Plus grave encore, ces auteurs
ont en commun d'observer un silence complet sur la manipulation de la
violence islamiste par les services secrets algériens, pourtant
aujourd'hui largement établie, qu'il s'agisse des massacres
commis par le GIA contrôlés par la Sécurité militaire ou des
attentats de 1995 en France »1.


Mais ne nous y trompons pas : cette relation entre les régimes
autoritaires du Monde arabe et les « nouveaux journalistes
sécuritaires » n'est pas simplement théorique. Nombreux parmi eux
entretiennent des rapports très étroits avec les services de
sécurité du Maghreb, travaillant ainsi à la commande. De ce point de
vue, Mohamed Sifaoui, auteur du reportage sur Tariq Ramadan, est un «
cas d'école » (on devrait plutôt dire un « cas de service ») :
ancien pigiste dans des quotidiens algériens (Horizons, Le Soir
d'Algérie, L'Authentique...), totalement inconnu des milieux
journalistiques algérois, il fait sa « percée médiatique » à la
faveur d'un rapprochement avec les services de sécurité et de
certains généraux. Bien qu'il n'ait jamais appartenu directement
au Département algérien des Renseignements et de la Sécurité (DRS),
il s'en serait progressivement rapproché pour des raisons du pur
opportunisme professionnel. Dans un article relativement récent,
Hichem Aboud, auteur de La Mafia des généraux, lève d'ailleurs
certaines zones d'ombre sur les méthodes sécuritaires de ce
journaliste « très spécial » : « Comment un réfugié politique
[Mohamed Sifaoui] publie un livre2 qui encense le pouvoir et s'érige
en défenseur zélé de ces généraux qu'il pourfendait dans ses
discussions en privé et dans la version initiale de La Sale Guerre ?
Comment un réfugié politique, opposant au régime par définition,
jouit-il des largesses de la télévision algérienne connue pour être
un instrument entre les mains des généraux mafieux ? Le peu de doute
qui restait pour ceux qui hésitaient à voir en Mohamed Sifaoui le
parfait agent envoyé par le Département des Renseignements et de la
Sécurité (DRS) du général Tewfik, pour infiltrer les milieux de
l'opposition en exil est levé pour beaucoup d'observateurs [...].
Et pourtant, Mohamed Sifaoui n'a jamais été un agent du DRS. On ne
lui a jamais fait signer un dossier d'agent [...]. Sifaoui, comme
beaucoup d'autres journalistes, était fasciné par ce monde
mystérieux du renseignement et de l'espionnage. Pour connaître de
près cet univers, il se lia d'amitié avec un journaliste dont le
frère était capitaine au DRS. A la faveur de ses activités
journalistiques il pensait trouver la brèche pour se rapprocher des
services de renseignements militaires »3.


Pour ceux qui doutaient encore de cette collusion entre l'ancien
pigiste anonyme d'Alger et les services sécuritaires, Mohamed
Sifaoui lèvera définitivement le voile en venant témoigner, en
juillet 2002, en faveur du Général Khaled Nezzar, ancien ministre de
la Défense, et surtout directement responsable du « carnage du 5
octobre 1988 », où plusieurs centaines de jeunes manifestants
algérois trouvèrent la mort. Sans état d'âme et en pleine
connaissance du passé sanguinaire du Général Nezzar, Mohamed Sifaoui
lui apportera un soutien total, lors du procès de Paris, en été 2002
: « Sifaoui a rendu hommage à Nezzar "pour avoir arrêté le
processus électoral de 1991 (et ainsi évité) à l'Algérie (de
devenir) un autre Afghanistan" »4.


Ce qui est le plus étonnant au regard de cette collusion évidente et
affichée avec les services sécuritaires algériens, c'est que, non
seulement Mohamed Sifaoui ne sera jamais freiné dans sa carrière
journalistique en France, mais qu'en plus, il jouera très largement
sur ce registre du « renseignement » pour se faire une place
médiatique dans l'Hexagone. Il sera recruté par l'hebdomadaire
Marianne de Jean-François Kahn, écrira quatre ouvrages « grand
public », tous fondés sur des enquêtes à forte dose de
sensationnalisme dans les milieux islamistes5, et réalisera plusieurs
reportages qui seront achetés par des chaînes publiques et privés
françaises (M6 et France 2). Dans son dernier livre, L'islam, la
République et le monde, Alain Gresh dénonce sur un mode ironique les
méthodes douteuses de ce journaliste « très spécial » : « Enfin
un journaliste d'investigation ! Enfin une enquête qui nous plonge
dans les réseaux du djihad ! Tintin a trouvé un rival en la personne
de Mohammed Sifaoui, qui nous entraîne au pays des islamistes, comme
son courageux prédécesseur nous faisait découvrir le Congo et ses
grands enfants d'habitants [...]. C'est Zone Interdite,
l'émission de M6 qui, le 23 mars 2003, diffuse ce reportage,
quelques jours après le début de l'attaque des Etats-Unis contre
l'Irak. Le journaliste présente ce 'document inquiétant', une
plongée sans précédent dans l'un de ces réseaux, un voyage avec
ces fous d'Allah, qui parlent pour la première fois à visage
découvert'. Nous avons pourtant déjà vu ces images dans
l'émission Complément d'enquête, sur France 2, le 27 janvier
2003. Mais peut-être que le journaliste de M6 ne considère pas France
2 comme une chaîne de télévision... »6.


Porté par son nouveau succès à la fois médiatique, mercantile et «
littéraire », notre ancien pigiste d'Alger, n'a donc aucun
scrupule à proposer, en septembre dernier, un « procès-reportage »
sur Tariq Ramadan (l'homme à abattre) à la Télévision suisse
romande (TSR). Il pense, sans doute, que logiquement, un média
helvétique ne peut qu'être intéressé par un documentaire
sensationnel sur l'un de ses plus célèbres concitoyens (T. Ramadan
vit, en effet, à Genève et possède la nationalité suisse). Au
départ, sa proposition a d'ailleurs été très bien accueillie par
les rédacteurs du magazine Temps Présent (TSR) qui reconnaissent leur
souhait initial d'acheter le documentaire : « quand nous avons
appris qu'une société française s'apprêtait à faire un
reportage pour élucider le fait de savoir si Tariq Ramadan est
sincère ou non, ça nous a intéressé, puisqu'il s'agissait
d'un citoyen helvétique [...]. Il faut aussi préciser que ce
n'est pas la première fois que la TSR faisait un sujet sur Tariq ou
Hanni Ramadan. A de nombreuses reprises, nous avons abordé ce sujet
»7.


Seul problème pour Mohamed Sifaoui, c'est qu'il n'avait pas
prévu qu'en Suisse, il existait encore une certaine déontologie
professionnelle dans les médias, et notamment sur les chaînes
publiques de télévision. Le magazine Temps Présent a donc émis de
sérieux doutes sur la rigueur du traitement du sujet, d'autant plus
que son auteur, M. Sifaoui, avait témoigné à charge, quelques
semaines auparavant, contre Tariq Ramadan, dans le procès Lyon Mag :
« quand nous avons visionné le sujet terminé, nous avons été
obligés de constater qu'il s'agissait d'un reportage qui partait
d'un a priori partial. Tariq Ramadan était coupable pour l'auteur
et il ne le cache pas d'ailleurs. Et, en plus, il n'avait pas
obtenu la participation de Tariq Ramadan ce qui aurait pu
rééquilibrer le sujet »8, déclare le producteur de l'émission.


L'affaire aurait pu s'en arrêter là. Mais, voilà que recalé par
la « rigueur déontologique » de la télévision suisse, Mohamed
Sifaoui s'en est allé proposer son « sujet sensationnel » dans un
pays, « la France des libertés et des droits de l'homme », où la
déontologie médiatique apparaît désormais comme une valeur en chute
libre, ou, pire, comme une « non-valeur ». C'est donc
chaleureusement accueilli dans l'émission Envoyé Spécial de
Françoise Joly et Guilaine Chenu, que Mohmad Sifaoui, l'ancien
pigiste algérois, nous proposera, le 2 décembre, son «
procès-reportage » sur Tariq Ramadan.


France 2, promue « recycleuse médiatique » des rebuts sécuritaires
de la télévision suisse ? Ce n'est sûrement pas « la plus noble
» des missions que l'on pouvait rêver pour notre service public de
télévision.


Pour saisir le médiateur de France 2 :





Fax : 01-56-22-58-43
Tel : 0-890-71-02-02




Notes :


1 Vincent GEISSER, La Nouvelle Islamophobie, Paris, La Découverte,
2003, p. 108-109.


2 Mohamed SIFAOUI, Histoire d'une imposture, Alger, éditions Chihab,
2002. Ce livre légitime totalement la dérive sécuritaire du régime
algérien.


3 Hichem ABOUD, « Mohamed Sifaoui est-il un agent des services secrets
algériens ? », http://www.agirpourlalgerie.com./sifaoui.htm, 31
janvier 2003. Voir aussi
http://www.algeria-watch.org/farticle/nezzar_souaidia/sifaoui_agent.htm
- 18KB - 31 Jan 2003.


4 COMMISSION SOCIALISTE DE SOLIDARITE INTERNATIONALE, « Le procès
Nezza-Souida », Bulletin d'information sur l'Algérie, 5 juillet
2002.


5 Mohamed SIFAOUI, La France malade de l'islamisme. Menaces
terroristes sur l'Hexagone, Paris, Le Cherche Midi éditeur, 2002 ;
Mes frères assassins. Comment j'ai infiltré une cellule
d'Al-Qaida, Le Cherche Midi éditeur, 2003 ; Sur les traces de Ben
Laden. Le jeu trouble des Américains, Le Cherche Midi éditeur, 2004 ;
Lettre ouverte aux islamistes de France et de Navarre, Le Cherche Midi
éditeur, 2004.


6 Alain GRESH, L'islam, la République et le Monde, Paris, Fayard,
2004, p. 397-398.


7 « Daniel MONNAT explique pourquoi le reportage consacré à Tariq
Ramadan a été annulé ». Cette vidéo (extrait d'émission) est
consultable sur le site de la TSR : http://www.tsr.ch/tsr/index.html" target="_blank" class="text-blue hover:opacity-90 " style="word-break: break-all;" rel="noopener nofollow">http://www.tsr.ch/tsr/index.html
?siteSect 0001&sidR82896


8 « Daniel MONNAT explique pourquoi le reportage consacré à Tariq
Ramadan a été annulé », ibid, http://www.tsr.ch/tsr/index.html" target="_blank" class="text-blue hover:opacity-90 " style="word-break: break-all;" rel="noopener nofollow">http://www.tsr.ch/tsr/index.html
?siteSect 0001&sidR82896



Vincent Geisser
Politologue, chercheur à l'Institut de recherches et d'études sur
le monde arabe et musulman (CNRS), enseigne à l'Institut d'études
politiques d'Aix-en-Provence.

Dernier ouvrage paru : Habib Bourguiba, la trace et l'héritage,
éditions Karthala, mai 2004 (Cliquez ici pour vous procurer ce livre)
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Papy
Vous trouvez pas que vous en faite un peu trop non? surtout pour un connard
comme ce Tar... Rama... excusez-moi je peux pas écrire son nom il me donne
envie de gerber.

"Helmut Prod" a écrit dans le message de news:



Reportage sur Tariq Ramadan d'Envoyé Spécial : honte et écourement

Par Nathalie Dollé

C'est la honte et l'écourement de me dire que Mohamed Sifaoui et moi
faisons partie du même corps professionnel qui me poussent à réagir
après la diffusion du « portrait » de Tariq Ramadan sur France 2.

D'autres se sont étendus sur le personnage, d'autres se sont étendus
sur les enjeux, je me contenterai de revenir sur la fabrication de ce
fameux « document » et de rester dans le strict domaine de la
technique professionnelle.

Ce reportage aurait-il été présenté comme un documentaire, une
oeuvre d'auteur qu'il aurait pu être dispensé des critères qui font
d'un film une « enquête de journaliste ».

Le journaliste annonce avoir été témoin à charge dans un procès
qui a concerné l'homme dont il fait aujourd'hui le portrait.

Quelle cause justifie ce manque primaire de déontologie ?

Pour quel autre personnage aurait-on accepté une telle confusion des
rôles ?

J'étais moi-même dans ce procès « témoin à décharge » de Tariq
ramadan, il a toujours été évident que je ne ferai pas de film sur
lui, ayant bien conscience d'avoir perdu ma « légitimité
journalistique »

Y aurait-il une école de journalistes français contre une algérienne
? Des éthiques différentes ? Certainement pas.

Aucune information nouvelle, des approximations, des faux
rapprochements, des interprétations malveillantes, des citations
d'interviewés largement manipulées, la litanie des doubles, triples
et quadruples discours qui poursuit Ramadan depuis des années. Rien
dans le fond ne justifie l'angle choisi.

Quelle est la légitimité des « spécialistes » et des «
consultants » en tous genres qu'on utilise quand le propos arrange ?

Que dire de la méthode indigne qui consiste à employer une caméra
cachée pour faire de la provocation si facile ? Depuis quand
débarque-t-on n'importe où en disant qu'on vient poser des questions
?

J'enseigne régulièrement en école de journalisme, ce « reportage »
présenterait l'unique mérite d'y être décrypté. L'exercice serait
sans nul doute très pertinent pour aborder la question des champs à
ne pas mélanger puisque la liberté d'informer va de pair avec la
responsabilité. Nous assistons au développement d'un
pseudo-journalisme qui va tuer notre métier en le noyant dans un
militantisme non-assumé. C'est la confusion des genres qui est
inadmissible. M. Sifaoui a le droit de penser que T. Ramadan est un
homme fourbe et dangereux. Le journaliste Sifaoui doit le prouver, ce
qu'il n'a toujours pas fait malgré des ficelles énormes et des
artifices variés.

M. Sifaoui fait de la communication et pas de l'information, son film
n'a rien à faire dans un cadre journalistique.

Que Mohamed Sifaoui soit un mauvais journaliste est une chose, qu'une
« grande » chaîne de télévision publique française diffuse en est
une autre, bien plus inquiétante.

Les rédactrices en chef d'« envoyé spécial » ont complètement
discrédité leur magazine en garantissant que ce sujet a été traité
avec « toute la rigueur et le professionnalisme qu'implique le respect
de la charte du journaliste. » Nous ne devons pas connaître la même.
Elles ne peuvent pas être dupes, alors au nom de quoi acceptent-elles
de cautionner ce type de pratique. Démagogie ? Audience ? Idéologie ?

Il est vrai que Ramadan est un sujet qui marche bien et que la
dénonciation des intégristes-islamistes-fondamentalistes fait
consensus.

Elles peuvent être de bonne foi sur le fond du propos ce qui ne
justifie en aucun cas cet aveuglement sur l'absence d'éthique.

Nathalie Dollé
Paris
le 15/12/2004 à 18h35
http://paris.indymedia.org/article.php3?id_article0015#commentaires
Avatar
philo.ra
Helmut Prod wrote:

(...)

Aucune information nouvelle, des approximations, des faux
rapprochements, des interprétations malveillantes, des citations
d'interviewés largement manipulées, la litanie des doubles, triples
et quadruples discours qui poursuit Ramadan depuis des années. Rien
dans le fond ne justifie l'angle choisi.

Quelle est la légitimité des « spécialistes » et des «
consultants » en tous genres qu'on utilise quand le propos arrange ?

Que dire de la méthode indigne qui consiste à employer une caméra
cachée pour faire de la provocation si facile ? Depuis quand
débarque-t-on n'importe où en disant qu'on vient poser des questions
?

J'enseigne régulièrement en école de journalisme, ce « reportage »
présenterait l'unique mérite d'y être décrypté. L'exercice serait
sans nul doute très pertinent pour aborder la question des champs à
ne pas mélanger puisque la liberté d'informer va de pair avec la
responsabilité. Nous assistons au développement d'un
pseudo-journalisme qui va tuer notre métier en le noyant dans un
militantisme non-assumé. C'est la confusion des genres qui est
inadmissible. M. Sifaoui a le droit de penser que T. Ramadan est un
homme fourbe et dangereux. Le journaliste Sifaoui doit le prouver, ce
qu'il n'a toujours pas fait malgré des ficelles énormes et des
artifices variés.

M. Sifaoui fait de la communication et pas de l'information, son film
n'a rien à faire dans un cadre journalistique.

Que Mohamed Sifaoui soit un mauvais journaliste est une chose, qu'une
« grande » chaîne de télévision publique française diffuse en est
une autre, bien plus inquiétante.



Rien de nouveau, voilà des années que le Front National se plaint de ce
genre de traitement de la part de gens qui se disent journalistes, mais
agissent en procureurs sans donner la parole à leurs accusés, et se
permettent de vouloir imposer leurs points de vues aux auditeurs et
téléspectateurs, quitte à trafiquer leurs reportages pour mieux les
faire coller avec leur vision des choses.

Le FN a toujours protesté contre ce genre de pratiques scandaleuses, en
avertissant qu'il n'y avait aucune raison que ce traitement lui soit
réservé et que d'autres allaient forcément le subir.

En retour, le FN n'a reçu que des moqueries, insultes et propos
ironiques sur un soi-disant complot.

Encore une fois, les faits lui donnent raison.

Les rédactrices en chef d'« envoyé spécial » ont complètement
discrédité leur magazine en garantissant que ce sujet a été traité
avec « toute la rigueur et le professionnalisme qu'implique le respect
de la charte du journaliste. »



C'est vrai que leurs prédécesseurs, Paul Nahon et Bernard Benyamin,
avaient avoué publiquement ne pas avoir été objectifs avec le FN (Le
Figaro du 18 janvier 2001), mais bien après les émissions concernées, et
en lui refusant toujours le moindre droit de réponse libre, en direct.

Les journalistes ont un rôle considérable dans un régime politique. Leur
comportement actuel est celui de journalistes de régimes totalitaires
(usage abusif de commentaires orientés), pas de démocraties dans
lesquelles l'exposé des faits et l'organisation d'une libre expression
des politiques sont la règle.

Philippe RAI
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CubaLibre
"Philippe RAI" a écrit dans le message de news: 1gowfxf.gsvi7410nb4N%

Le FN a toujours protesté contre ce genre de pratiques scandaleuses



couic !

Oui oui on sait, le complot.
Avatar
philo.ra
CubaLibre wrote:

"Philippe RAI" a écrit dans le message de news:


1gowfxf.gsvi7410nb4N%

> Le FN a toujours protesté contre ce genre de pratiques scandaleuses



couic !



Oui oui on sait, le complot.



Toujours aussi stupide le dictateur rouge.

Philippe RAI
Avatar
Horizontal
Dans son message précédent, Helmut Prod a écrit :

Reportage sur Tariq Ramadan d'Envoyé Spécial : honte et éc½urement

Par Nathalie Dollé

C'est la honte et l'éc½urement de me dire que Mohamed Sifaoui et moi
faisons partie du même corps professionnel qui me poussent à réagir
après la diffusion du « portrait » de Tariq Ramadan sur France 2.



Ça fait des années que je ne regarde plus Envoyé Spécial tant l'absence
d'objectivité est criante.

Cette émission n'est qu'un ramassis de propagande, dicté suivant les
interets du moment et répondant à une demande que j'imagine venue des
pouvoirs publics, en tout cas rien n'a voir avec un travail de
journaliste indépendant et objectif.

C'est La Honte du service public. En ce qui me concerne, cela fait des
mois que je ne regarde plus les JT de France2 et encore moins Envoyé
Spécial, il faut vraiment avoir été lobotomisé pour ne pas s'apercevoir
du parti pris des reportages dans ces emissions.
Avatar
Le bressan
Philippe RAI a écrit :
CubaLibre wrote:


"Philippe RAI" a écrit dans le message de news:



1gowfxf.gsvi7410nb4N%


Le FN a toujours protesté contre ce genre de pratiques scandaleuses






couic !




Oui oui on sait, le complot.




Toujours aussi stupide le dictateur rouge.

Philippe RAI



fu2 fr.soc.politique
Avatar
paris
CubaLibre a écrit :
"Philippe RAI" a écrit dans le message de news: 1gowfxf.gsvi7410nb4N%


Le FN a toujours protesté contre ce genre de pratiques scandaleuses




couic !

Oui oui on sait, le complot.





La preuve.
Avatar
Stéphane
Horizontal wrote:
[...]
C'est La Honte du service public. En ce qui me concerne, cela fait
des mois que je ne regarde plus les JT de France2 et encore moins
Envoyé Spécial, il faut vraiment avoir été lobotomisé pour ne pas
s'apercevoir du parti pris des reportages dans ces emissions.



Juste pour info, tu regardes quoi ? Le JT de TF1 ?

--
Ami Calmant
Stéphane
Avatar
Helmut Prod
Les JT il faut les regarder pour pouvoir analyser ce qu'ils veulent
nous faire gober.
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