Dans la présentation de ses voeux à la presse, Arnaud Montebourg, ministre du Redressement productif, a rappelé à un élément souvent oublié ou mis entre parenthèses : les fréquences hertziennes appartiennent au domaine public et ne sont pas la propriété des opérateurs mobiles.

Leur utilisation est soumise à des conditions pour lesquelles ils doivent rendre des comptes et le gouvernement compte bien le leur rappeler, que ce soit en terme d'emplois ou d'investissement dans leur réseau (ce qui vise plus particulièrement Free Mobile).

D'où l'intention de se montrer plus ferme lors de la prochaine attribution de fréquences qui devrait concerner la bande 700 MHz correspondant au deuxième dividende numérique pris sur le spectre attribué au secteur de l'audiovisuel.

Et Arnaud Montebourg compte bien faire "inscrire en dur dans un cahier des charges [...] des obligations en matière d'emplois et d'investissements de la part des opérateurs", a-t-il indiqué, avec des conditions qui devraient concerner la relocalisation des centres d'appels et l'investissement dans le déploiement réseau sur les zones peu denses.

A voir cependant comment ces conditions pourront être mises en place. L'enchère pour la bande 700 MHz fait déjà l'objet de difficultés quant à son calendrier. Le gouvernement voudrait aller vite pour profiter des 3,5 milliards d'euros potentiels qu'elle pourrait rapporter mais les secteurs télécom et audiovisuel veulent la reporter vers 2020 pour avoir le temps de s'y préparer.

Pour accepter de jouer le jeu de ces nouvelles conditions plus strictes, les opérateurs vont sans doute chercher à faire baisser le coût des licences d'attribution, ce qui annonce déjà peut-être un montant moins élevé à espérer ou beaucoup plus étalé.

Arnaud Montebourg a également évoqué la guerre des prix qui se joue de nouveau sur le marché mobile, notamment sur la 4G, et qui pourrait être fatale à un opérateur sur un marché à quatre acteurs. Pour autant, faire fusionner deux acteurs reste impensable car cela imposerait de nombreuses suppressions d'emplois, et le gouvernement n'en a vraiment pas besoin en ce moment.

Source : Les Echos