L'arrivée des réseaux 4G doit permettre de redonner de la valeur au marché télécom et de remettre en perspective des forfaits mobiles premium en regard des offres mobiles low cost. La 4G est merveilleuse avec ses débits démultipliés et ses temps de latence faibles qui autorisent l'émergence de nouveaux usages, à commencer par la vidéoconférence HD.

Voilà pour le discours qui doit permettre de justifier les surcoûts des forfaits mobiles 4G et rompre la chute de valeur du marché en répondant à la montée des usages data venant compenser le recul des services voix et SMS.

Problème, les premières données concernant l'usage data 4G dans le monde a plutôt tendance à montrer n'apportera pas autant de valeur supplémentaire qu'espéré et que la remontée des prix envisagée est illusoire.


Une équation 4G bancale
LTE logo pro   C'est ce que redit une étude d'Exane BNP Paribas et du cabinet Arthur D. Little, rapportée par le journal les Echos. Dans un contexte de réduction du chiffre d'affaires des opérateurs au moins jusqu'en 2016, la 4G ne fera que peu progresser le revenu moyen généré par abonné ( ARPU ) pour la data mobile, alors même que la consommation data va augmenter significativement via les réseaux 4G.

L'étude anticipe ainsi que l'ARPU mensuel pour la data en 4G ne sera que de 12 € en 2016, alors qu'elle est de 10 € actuellement avec les réseaux 3G / 3G+. D'où l'affirmation que la 4G n'est pas perçue comme une révolution mais seulement comme une évolution en Europe, contrairement aux Etats-Unis où la transition s'est aussi faite beaucoup plus nettement entre réseaux 3G et 4G.

La 4G LTE apporte pourtant de puissantes transformations dans son infrastructure qui la rapproche beaucoup plus des réseaux tout-IP que ne le permettait la 3G et offre, au-delà de la seule notion d'augmentation du débit, des possibilités inédites.


Un modèle économique à adapter en profondeur
Mais ce que suggère surtout le rapport, c'est qu'il y a sans doute un danger pour les opérateurs à vouloir seulement plaquer le modèle économique de la 3G au contexte de la 4G et qu'il sera nécessaire d'imaginer de nouvelles sources de revenus tirant parti de services créés pour l'occasion, car vouloir s'accrocher à un surcoût des forfaits mobiles 4G ne tiendra pas dans le temps

Cela a déjà été observé auparavant : les surcoûts tentés par les opérateurs ne survivent pas à la pression de la concurrence et à la tentation de baisser les prix pour générer plus vite une base d'abonnés sur laquelle la monétisation de services très haut débit, comme la vidéo mobile, prend tout son sens, même si c'est au risque d'écorner la notion de neutralité du Net (mobile).

Il reste que l'exemple des opérateurs mobiles coréens, qui ont déployé des réseaux mobiles 4G dès fin 2010, a de quoi faire réfléchir : ces derniers, tout en notant les apports de la 4G, en sont toujours à se demander, deux ans plus tard, comment se dépêtrer de ce qui ressemble de plus en plus à une fuite en avant insoluble, entre énormes investissements pour améliorer les réseaux et répondre à la demande et la capacité à les rentabiliser.