Le "Revenge Porn" continue de faire des victimes dans le monde, et la France sanctionne désormais plus facilement ce genre de délit. Un homme de 24 ans a ainsi été récemment condamné à Arles pour avoir publié sur Internet une vidéo de ses ébats avec son ex petite amie.

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L'affaire remonte à 5 ans déjà : Yvan avait alors 19 ans et sa compagne de 17 ans venait juste de la quitter. Quelques semaines après leur rupture, ce dernier passe à l'acte et partage une vidéo de leurs ébats en ligne, dans le but de se venger. Sans l'accord de son ex petite amie, la vidéo se retrouve ainsi en ligne, sur un site américain qui mentionne même le nom et le prénom de cette dernière.

C'est en 2015 que la concernée, qui réalise des recherches sur Google sur son propre nom tombe sur le site en question, bien référencé dans le moteur. Une plainte est déposée et la police ouvre alors une enquête. Rapidement, Yvan est convoqué et reconnait les faits après avoir toutefois pris soin de faire disparaitre la vidéo.

Lors de son procès la semaine dernière, il aura articulé sa défense sur la douleur ressentie lors de la séparation : "Elle est partie du jour au lendemain sans explication, j'étais désespéré, a témoigné le jeune homme, aujourd'hui ingénieur informatique. Et puis j'ai su qu'elle avait fréquenté au moins deux autres personnes que moi pendant notre relation et qu'elle avait montré des photos de moi nu à certaines personnes. Ça m'a mis en colère... Mais je ne sais pas ce qu'il m'est passé par la tête pour mettre cette vidéo en ligne."

Un discours qui n'aura pas convaincu le procureur Patrick Desjardin : "Il s'agissait de deux jeunes gens, cela n'a rien à voir avec de la pédophilie. Mais c'est une vengeance malsaine, bassement sexuelle. C'est une pratique qui existe de plus en plus, même des stars de la natation en ont été victimes. Savoir que tous ceux qui veulent vous verront nus, en pleins ébats sexuels, c'est odieux, et d'autant plus grave que la victime était mineure".

Malgré tout, le procureur a requis "une réponse mesurée" de 30 jours amende à 20€, s'appuyant sur le fait que le prévenu dispose d'un casier vierge et qu'il est socialement "bien inséré".

Ce qui a joué en faveur du prévenu, c'est que les vidéos ont été réalisées avec le consentement de son ex-compagne : "C'est la vengeance 2.0. Il y a 15 ans on crevait les pneus, aujourd'hui on fait ça. Elle avait accepté de se laisser filmer, ce qui paraît saugrenu, mais qui se fait de plus en plus, et lui, le gamin éconduit, a mis la vidéo sur internet un soir de beuverie. Il a très vite écrit au site internet pour la faire retirer, mais cela a pris du temps..." a précisé l'avocat d'Yvan;

Au final, la condamnation reste plus symbolique : 500 euros d'amende seulement.