La lutte contre les contrefaçons de médicaments et celle contre les courriers électroniques non désirés pourraient trouver dans la technologie RFID un allié précieux.

Pfizer est le premier laboratoire pharmaceutique mondial, et c’est aussi le fabricant du célèbre Viagra. Or, la firme américaine se trouve confrontée, depuis la sortie de son médicament vedette, en 1996, à un double problème : empêcher quelques indélicats de produire des copies—parfois bien pâles—de son produit, et lutter contre le galvaudage dont sont responsables les courriers électroniques non désirés, connus à l’échelle planétaire sous le nom de ‘’spam’’.

Comme souvent lorsqu’un produit, fût-il un médicament, rencontre le succès que connaît le Viagra, les imitateurs de tous poils se découvrent de nouvelles vocations, et le risque est alors double : financier, d’abord, car les copies étant moins chères que l’original, certains consommateurs peuvent se laisser tenter ; médical ensuite, car autant on est certain que le véritable Viagra a fait l’objet d’un soin attentif lors de sa conception et de sa fabrication, autant cette assurance s’évapore comme neige au soleil lorsqu’il s’agit de ses copies.

Pour limiter les dégâts sur ces deux terrains, Pfizer a décidé d’épouser une technologie encore naissante, mais pleine de promesses : la RFID (Radio Frequency Identification).

En dotant toutes ses boîtes d’une puce RFID passive, d’une taille minuscule et complètement invisible, le laboratoire permet aux pharmaciens et aux grossistes de s’assurer que leur livraison est authentique. Certes, et contrairement à ce que suggère une récente—et fort drôle—publicité pour IBM, ‘’les colis ne peuvent pas encore conduire le camion’’, mais au moins peuvent-ils prouver leur identité…

Pfizer est le second laboratoire à choisir de doter ses produits de la technologie RFID, après Purdue Pharma LP, un groupe de moyenne importance basé dans le Connecticut, et spécialisé dans les antalgiques.

Au troisième trimestre 2005, Pfizer déclarait un chiffre d’affaire de 386 millions de dollars US, en grande partie dû au Viagra, même si ce dernier est de plus en plus menacé par des produits plus récents.

En février dernier, le géant pharmaceutique intentait plusieurs procès à l’encontre de sites Internet qui vendaient par correspondance de mauvaises copies de son Viagra, en s’appuyant sur un marketing agressif à base de spam. De son propre aveu, Pfizer ignore à quel point ses ventes ont souffert de ces pratiques, mais la mise en place de cette protection technologique devrait rééquilibrer un peu les choses.

Pfizer a cependant les reins solides. Ce n'est pas encore la débandade…



Source : eWeek