Sévèrement concurrencé dans le domaine des smartphones, et voyant sa domination en entreprise malmenée tandis que la stratégie tablette ne parvient pas à donner sa pleine mesure, le fabricant Research in Motion a vu sa valorisation s'effriter rapidement.

Les actionnaires et investisseurs ont commencé à critiquer la gestion et l'organisation de la direction, demandant des changements qui sont encore en cours d'évaluation. Malgré la promesse d'une nouvelle plate-forme BBX et de smartphones à la pointe de la technologie, le cours a continué de perdre du terrain, révélant la défiance des investisseurs.

Et la valeur a atteint un tel creux qu'elle ne peut plus que remonter. Pierre Ferragu, analyste financier chez Sanford C. Bernstein & Co, qui a souvent critiqué la stratégie du fabricant et prédit sa chute en bourse, affirme que le délabrement du cours est tel qu'il ne peut qu'entraîner une réaction imminente conduisant à sa remontée.

à moins de 18 dollars par action, deux scénarios principaux peuvent se dessiner : un profond remaniement de la direction, avec une vraie révision de la stratégie globale, ou une tentative de prise de contrôle par un concurrent ou un grand groupe via une OPA hostile.

Il va donc à l'encontre de la plupart des autres analystes qui prédisent que la chute du cours n'est pas terminée. Tout en reconnaissant que la baisse peut encore un peu se prolonger, il suggère la surveillance d'un possible rebond à court terme.


Implosion imminente ?
Les changements à la tête de la direction sont en fait un scénario demandé depuis l'été 2011 par certains actionnaires et dont la revendication n'a été mise en sommeil que parce que RIM a promis d'étudier la question.

Sans avancées d'ici le mois de janvier 2012, la pression des investisseurs pourrait s'accentuer brutalement sur les deux co-CEO de la société, Mike Lazaridis et Jim Balsillie. Pour ce qui est d'une OPA hostile, la menace est dans l'air depuis plusieurs trimestres, alors que les fabricants se battent pour renforcer leur propriété intellectuelle, voire récupérer un OS mobile afin de se mettre à l'abri de mauvaises surprises vis à vis d' Android, si jamais le rachat de Motorola Mobility par Google prenait une tournure exclusive.

Pas sûr donc que RIM ait les moyens de faire attendre tout le monde jusqu'à l'officialisation de BBX et des premiers produits au premier semestre 2012. Pour Ferragu, " la fenêtre d'opportunité pour RIM de corriger son portefeuille de produits est vraisemblablement passée ". Les changements radicaux ( et incontrôlés ) seraient-ils imminents ?