Soucieux de la fiabilité de son infrastructure et de l'accès à ses services, sur lesquels reposent la confiance de 70 millions de clients, Research in Motion ( RIM ) a connu début octobre l'un des pire incidents qui pouvaient lui arriver : une perturbation des services BlackBerry durant trois jours, rendant muets les smartphones BlackBerry d'habitude si bavards.

Le co-CEO Mike Lazaridis s'est bien excusé en vidéo et la société a offert des applications normalement payantes ou des compensations pour les entreprises, il reste pourtant que la menace de plaintes a rapidement plané au-dessus du fabricant.

Et c'est bien le scénario qui est en train de se dérouler : une plainte en nom collectif vient d'être déposée auprès d'une cours de Californie et une autre au Canada, réunissant des utilisateurs de BlackBerry qui estiment que la société n'est pas allée suffisamment loin dans les compensations, au vu de la durée de la panne et de la gêne occasionnée.


RIM fautif ou première victime de la panne ?
Les plaintes demandant à ce que RIM assume pleinement cet échec dans la fourniture de ses services, considérant un manquement par rapport à la promesse de fiabilité des services. La plainte collective américaine en appelle donc à des compensations financières, du fait des opportunités perdues par les utilisateurs durant les trois jours et dans le fait que le fabricant continue dans le même temps de collecter les revenus des services par les abonnements, estimés dans la plainte à 3,4 millions de dollars par jour. Il y aurait donc pour les plaignants un enrichissement de la société alors même qu'elle n'était pas en mesure de fournir le service correspondant.

Il reste que la démonstration d'un manquement de RIM ne sera pas si facile à obtenir, au vu des jurisprudences antérieures. Le défaut d'accès aux services est inhérent au fonctionnement même des infrastructures centralisées du fabricant et il faudra faire la preuve d'une négligence avérée de la société.

Source : Reuters