En récupérant les rênes de Research in Motion ( RIM ) Thorsten Heins a aussitôt indiqué qu'il maintiendrait les grandes orientations voulues par les co-CEO sortants Mike Lazaridis et Jim Balsillie, éliminant les possibilités de cession ou de séparation des activités logicielles et matérielles.

L'un de ses axes stratégiques pour redresser la société passera par le marketing pour redonner goût aux produits BlackBerry. La force même de RIM est sa différenciation par rapport à ses concurrents grâce à son écosystème, ses terminaux et sa sécurité, d'où la volonté de ne pas dissocier ces éléments dans des filiales séparées et risquer de se faire broyer dans une guerre des prix ingérable.

Il compte donc suivre le modèle d'Apple et son argumentaire n''est pas sans rappeler celui de Stephen Elop, CEO de Nokia, pour expliquer son choix de Windows Phone plutôt qu'Android début 2011, qui laissait une chance de devenir une troisième voie entre iOS et Android.


Remettre en valeur BlackBerry 7 aux USA
En attendant la plate-forme BlackBerry 10 qui devrait arriver au second semestre 2012, Thorsten Heins s'est dit choqué de constater que 80 à 90% des utilisateurs de BlackBerry aux Etats-Unis utilisaient toujours les OS BlackBerry 5 ou BlackBerry 6 et ne profitaient donc pas des avancées de la dernière version BlackBerry 7 en matière de navigation Web mobile, d'où l'expression d'une certaine frustration.

Le navigateur mobile a longtemps été un point faible de la plate-forme BlackBerry et RIM s'est attaché à en améliorer l'expréience sur la dernière évolution. L'une des premières actions du nouveau CEO portera donc sur une large promotion d'ici quelques semaines de BlackBerry 7 aux Etats-Unis pour lui redonner de la visibilité.

Il faut dire aussi que le lancement de BlackBerry 7 en août dernier s'est fait de façon assez discrète en août dernier, sans réelle mise en avant auprès du grand public. Si l'intention est louable, surtout pour une évolution qui n'a finalement que quelques mois et répond à certaines critiques adressées à la plate-forme, la manoeuvre, coûteuse, peut aussi donner l'impression de servir de cache-misère en attendant un BlackBerry 10 trop long à venir, notamment dans un contexte où RIM n'est déjà pas au mieux de sa financière.

Source : Financial Times