La situation du fabricant canadien Research in Motion ( RIM ) se complique encore un peu avec un cours en bourse qui n'en finit plus de chuter, au point de tomber sous la valeur comptable ( book value ) du groupe, signe que les investisseurs ont déserté le titre.

Le titre s'est échangé à 18,37 dollars ce 3 novembre alors que sa valeur comptable était de 18,92 dollars à la fin du troisième trimestre, rapporte Bloomberg. Désormais, la société vaut moins que l'ensemble de ses actifs et sa valorisation est passée sous la barre des 10 milliards de dollars, bien loin des temps où l'action se négociait à plus de 145 dollars.

Les deux co-fondateurs, encore milliardaires il y a quelques mois, ne pèsent plus qu'environ 500 millions de dollars, chacun détenant environ 28 millions d'actions. Et même si le fabricant progresse hors des USA, il semble de plus en plus en déroute sur ce marché crucial pour les smartphones et la visibilité qui en découle.


BBX, la dernière chance ?
L'annonce de BBX, sa prochaine plate-forme mobile qui réunira BlackBerry OS 7 et QNX dans des appareils mobiles dual core, n'a visiblement pas permis de redonner de l'espoir à des investisseurs quelque peu désabusés.

Cela fait plusieurs trimestres maintenant que certains actionnaires demandent des changements radicaux à la tête de la société et la prise d'initiatives plus ambitieuses, de nature à secouer l'engourdissement dans lequel semble être pris le fabricant face aux succès d' iOS et d' Android, et alors que Windows Phone pourrait tenter un retour grâce à Nokia.

La stratégie tablette n'est pas non plus aussi performante qu'espéré, alors que la mise à jour de la PlayBook, promise depuis des lustres, n'arrivera finalement qu'au mois de février 2012. Cela représente un temps considérable sur ce segment en évolution très rapide et inondé en permanence de nouveaux modèles.

BBX semble plus que jamais la dernière bouée de sauvetage du fabricant mais les attentes semblent de plus en plus insurmontables. Il va falloir que les produits offrent de sérieux facteurs de différenciation pour rivaliser avec la masse des smartphones Android régulièrement lancés et avec cette valeur sûre persistante qu'est l iPhone.

Et les analystes se montrent pessimistes : si RIM avait encore une carte à jouer durant la phase de réorganisation de Nokia, qui a rendu le géant finlandais inopérant, son retour avec Windows Phone pourrait balayer RIM, à défaut de faire trembler Android ou iOS.