Elysée Selon une information parue sur Le Figaro.fr, le gouvernement serait prêt à repousser l'entrée d'un quatrième opérateur mobile à 2012. C'est du moins ce qui pourrait ressortir du plan numérique pour la France que doit dévoiler Nicolas Sarkozy le 20 octobre prochain.

Plutôt que de favoriser l'émergence d'un nouvel entrant, ce qui aurait pu permettre notamment au groupe Iliad ( Free ) de tenter sa chance dans la téléphonie, il semblerait qu'une attribution des fréquences aux trois opérateurs historiques Orange, SFR et Bouygues Telecom soit désormais à l'ordre du jour, avec par ailleurs des mesures destinées à favoriser le marché des opérateurs mobiles.

Ce scénario avait pourtant été écarté d'emblée lors de la consultation publique menée par l'Arcep, le régulateur français des télécommunications, tous les participants, en dehors de trio des opérateurs historiques, s'étant prononcés en faveur d'un nouvel entrant à même de dynamiser un secteur jugé comme étant trop verrouillé.


Le quatrième opérateur français définitement enterré ?

Des aménagements pourraient donc être trouvés pour les opérateurs virtuels, dont la situation peu favorable avait été dénoncée par le Conseil de la Concurrence, et qui ne représentent que 5% du marché français, bien moins que dans d'autres pays européens. Mais ce serait pour mieux enterrer l'arrivée d'un nouvel entrant et fournir des lots de fréquences supplémentaires aux opérateurs historiques afin de préparer les nouveaux usages, dont l'accès à l'Internet mobile.

Ceux qui espéraient prendre sur le marché de la téléphonie devraient alors patienter jusqu'à 2012, où de nouvelles fréquences seront libérées, celles du dividende numérique. Toutefois, ces fréquences, en dessous de 1 GHz, et donc offrant une très bonne propagation du signal, pourraient coûter très cher, de 1,5 à 3 milliards d'euros.  Autrement dit, le ticket d'entrée sera encore plus élevé, alors que le groupe Iliad a déjà manoeuvré pour tenter d'assouplir les modalités d'accès aux fréquences actuelles, soit 619 millions d'euros.

Rappelons également qu'un rapport du ministère de l' Economie avait évalué favorablement l'entrée d'un nouvel opérateur, chiffres à l'appui, et soulignait la possibilité d'une baisse des prix de 7%.

Cette décision devra être confirmée le 20 octobre prochain, mais elle pourrait écarter définitivement le danger de voir débarquer un nouvel acteur pour les trois opérateurs. Ces derniers ont pourtant été condamnés pour entente illicite ayant faussé le jeu de la concurrence tandis que même Bruxelles a fait part de son agacement par rapport à la situation du marché français, quand la plupart des pays européens disposent de quatre, voire cinq opérateurs...

Le titre du groupe Iliad s'envole

Bien qu'à l'état de rumeur, cette information fait grimper le cours de l'action Iliad à 5,70% alors que le marché est en repli. Les investisseurs sont en effet sceptiques quant à la capacité du groupe de gérer une entrée sur le marché de la téléphonie mobile et craignent que cela n'ait des conséquences sur les résultats de Free en matière d' ADSL.