Drapeau russie Le pays le plus vaste du monde ne semble plus enclin à ouvrir impunément son marché informatique aux produits logiciels étrangers. C'est du moins les velléités affichées par le parti politique, Russie Unie, qui fort de ses 222 sièges sur 450 à la Gosudarstvennaya Duma ( la Douma d'Etat constituée de députés élus pour 4 ans ), vient de proposer un ensemble de lois visant à réduire cette dépendance logicielle vis à vis de l'extérieur.


Préserver la sécurité de l'information
Arguant que le gouvernement russe est littéralement victime d'une addiction envers la technologie étrangère, Russie Unie, qui est l'un des principaux soutiens politiques au président Vladimir Poutine, met en garde sur les dérives d'une telle promiscuité. Selon ce parti, les trop nombreuses sources logicielles présentes dans les ordinateurs des institutions, constituent une véritable menace pour la sécurité nationale. Annonçant que cette situation concerne 90 % des machines du parc informatique administratif, Russie Unie préconise de : " bannir toute programmation technique étrangère au sein des secteurs stratégiques de l' Etat ".

Ce parti politique étant très populaire, notamment chez les jeunes russes, cette législation a de fortes chances d'être adoptée.


Le savoir-faire russe mis en avant
Comme il n'y a jamais vraiment de hasard, cette proposition intervient un mois après la clôture de ce que l'on peut considérer comme les championnats du monde de la programmation, organisés par l' Association for Computing Machinery à San Antonio et qui ont vu la victoire finale de l'université russe de Saratov ( classement complet ici ). De quoi donner des idées d'émancipation avec la création d'une grande industrie de la technologie russe, d'autant plus que de 2004 à 2005, l'exportation des logiciels russes a augmenté de 33 % même s'il n'en demeure pas moins vrai, qu'au niveau mondial, la répercussion de cette hausse reste assez minime.

Quoiqu'il en soit, réduire lentement mais sûrement la présence de Windows et Microsoft Office dans les administrations, sera, pour Russie Unie, du meilleur effet auprès de l'électorat politique, en vue des prochaines élections législatives.

A ce petit jeu du protectionnisme pourquoi ne pas imaginer alors que les autres pays ferment leurs cyber-frontières aux pirates informatiques qui sont légion en Russie ou qu'ils organisent en guise de riposte " infantile ", le boycott du célèbre éditeur de solutions informatiques de sécurité, Kaspersky, russe de son état.

Championnat monde programmation


Source : Arstechnica