interdiction mobile C'est un appel à la prudence concernant l'usage des téléphones portables qui a été lancé le 15 juin sous le titre pompeux : " Appel de 20 experts internationaux rassemblés par David Servan-Schreiber concernant l'utilisation des téléphones portables ".

Avec le soutien des telles sommités, on est en droit de se dire que ces personnes ont des éléments nouveaux sur la question épineuse de l'effet des ondes électromagnétiques sur l'organisme humain qui sont, sinon décisifs, du moins indicateurs d'une tendance dans un sens ou dans l'autre. La question de de l'éventualité de l'augmentation du risque de tumeur ( neurinome de l'acoustique, principalement ) liée à un usage intense du mobile sur une longue période cherche toujours sa réponse.

Or, à la lecture du fameux appel et de la bibliographie de référence, rien de tout cela. Il ne s'agit que d'une sélection d'articles plus ou moins récents et plutôt orientés dans le sens d'effets négatifs. Pourtant, l'un des problèmes rencontrés actuellement concerne la difficulté d'obtenir un effet ( ou une absence d'effet ) comparable entre plusieurs laboratoires indépendants et donc de valider l'existence de ces effets nocifs éventuels.


Alerte ou opération de communication ?
Rien dans la bibliographie publiée ne sort du cadre de ce qui est connu et peut servir d'argumentaire aux deux camps. L'appel ne se fonde donc sur aucun élément nouveau susceptible de modifier le consensus. Quant aux recommandations, ce sont ni plus ni moins que celles préconisées par le ministère de la Santé et la Fondation Santé et Radiofréquences, en se fondant sur l'idée qu'aucun effet nocif n'a été recensé, en dehors d'un effet thermique à forte intensité mais que cela ne dispense pas de prendre quelques précautions en attendant d'avoir plus d'information, notamment sur les sujets à risque que sont les enfants ou les femmes enceintes.

Cette position ne signifie pas en effet pour autant qu'il n'existe pas de risques, mais que ceux-ci ne sont pas encore suffisamment identifiés pour imposer une réglementation.

En conclusion, et malgré les titres quelque peu alarmistes vus ça et là, il n'y a strictement rien de nouveau dans cet appel, qui a pour unique mérite de rappeler qu'un usage raisonnable du téléphone portable est recommandé.

Et puisque le but n'est pas l'information scientifique, bien que la caution de personnalités semble indiquer le contraire, on peut légitimement se demander quel est le but de cette posture. Encore plus quand on sait que M. Servan-Schreiber vient de sortir un ouvrage sur des méthodes douces de prévention du cancer...