Avec l'émergence du scandale Volkswagen et de l'utilisation d'un logiciel truqueur pour réduire les émissions polluantes des moteurs diesel de certains véhicules des marques gérées par le constructeur allemand, la ministre de l'Ecologie Ségolène Royal a lancé une campagne de tests indépendants de mesures d'émissions polluantes sur 100 véhicules du marché.

La commission diesel mise en place pour superviser ces tests vient de recevoir une deuxième série de résultats, lui permettant de disposer d'une première appréciation sur 52 véhicules. Menés par l'UTAC-Ceram, ils révèlent que tous les véhicules dépassent les normes autorisées en conditions réelles de conduite, avec toutefois des écarts importants entre les constructeurs.

Ces variations sont liées au type de système de dépollution utilisé. Le système SCR (réduction catalytique sélective) se montre ainsi plus efficace, avec des émissions deux fois supérieures aux valeurs des normes mais son prix plus élevé le rend plus rare dans le parc automobile, tandis que la vanne EGR (recirculation des gaz vers le moteur) avec piège à NOx est beaucoup plus répandu mais conduit à des émissions jusqu'à 7 fois plus élevées que les normes d'émission.

Et ce phénomène est d'autant plus marqué que la vanne EGR ne fonctionne efficacement que sur une plage de température de 17 à 35 degrés celsius. Or si dans un laboratoire, la température est contrôlée et constante, une utilisation en conditions réelles se fait souvent en dehors de cette plage optimale, pouvant conduire à des émissions allant jusqu'à 11 fois les valeurs des normes.

L'amélioration du fonctionnement de la vanne EGR reste possible mais cela ne pourrait se faire qu'au prix d'une augmentation de la consommation des véhicules et de leurs émissions polluantes, note le journal Le Monde.

Source : Le Monde