À l’occasion d’une rencontre entre les opérateurs télécoms européens et la Commission de Bruxelles qui a eu lieu ce mardi, le PDG d’Orange et la commissaire européenne chargée de la société numérique ont pu échanger leurs points de vue au sujet d’un marché unique des télécoms et de la fin des frais de roaming ( ou d’itinérance ) en Europe.

Stéphane Richard Orange 

Défendant ces revenus qu’il estime indispensables aux investissements alors le marché européen des télécoms souffre de la forte baisse des marges, Stéphane Richard a déclaré la chose suivante : " Je ne vois pas la nécessité de faire avaler une pilule à un malade. " Il a ajouté ceci : " Vous voulez l’achever peut-être ? " Selon les opérateurs, la chose leur coûterait en effet des milliards d’euros, alors qu’ils indiquent devoir investir massivement pour le déploiement de la fibre optique et de la 4G. Cela n’aiderait donc en rien à rattraper le retard de l’Europe face aux États-Unis et à l’Asie.

Stéphane Richard a ajouté ceci : " Notre plus gros problème, en Europe, est que nous n'avons pas de croissance. L'Europe doit accepter l'idée que le prix des services, des nouvelles technologies, du haut débit mobile ou de la fibre, doit un peu augmenter. Si ce n'est pas le cas, je ne vois pas comment nous pourrons faire. Il n'y a plus d'argent en Europe. "

Neelie Kroes 

À cela, Neelie Kroes lui a rétorqué qu’il privilégiait les actionnaires auxquels il verse des dividendes élevés au lieu d’investir. Une pique qui trouve son origine dans le fait qu’Orange a choisi de ne pas baisser le niveau des dividendes après l’arrivée de Free Mobile, alors que les marges ont clairement baissé et qu’il fallait se serrer la ceinture.

Il s’agit donc d’un équilibre à trouver, avec des actionnaires attendant assez logiquement un retour sur investissement, des réseaux dans lesquels il faut investir pour rester dans la course et des clients pas forcément prêts à payer le prix fort.

Source : Les Echos