Alors que les opérateurs SFR et Bouygues Telecom ont amorcé des discussions pour tenter de mutualiser leurs infrastructures en vue de réduire leurs coûts de fonctionnement et de se rééquilibrer face au nouveau contexte du marché mobile, Free Mobile s'est manifesté pour tenter de rentrer dans cette alliance.

logo-free  Il affirme qu'un tel rapprochement sans prévoir une entrée du quatrième opérateur dans l'accord serait juridiquement fragile (et Free agite déjà la menace de recours) et constitutif d'un "facteur de destabilisation majeur".

De son côté, SFR joue la prudence en indiquant ne pas être formellement opposé à une entrée de Free dans les négociations tout en affirmant qu'elles sont très loin d'être finalisées entre les deux acteurs initiaux. Autrement, Free entend s'inviter dans quelque chose qui n'est même pas sûr d'aboutir.

Et justement, cela crée un certain agacement du côté de la ministre Fleur Pellerin, rapporte le JDD. Celle-ci voit dans l'agitation déclenchée par Free une volonté non pas d'intégrer le projet de mutualisation...mais de le détruire en le rendant impossible à mettre en place.

Or, malgré les appels du pied répétés de Stéphane Richard, PDG d'Orange, qui veut ramener le marché de quatre opérateurs à trois, le gouvernement entend conserver un marché mobile français à quatre acteurs. Et pour éviter une fusion entre deux d'entre eux, il faut que le projet de mutualisation entre SFR et Bouygues Telecom puisse se faire.

La pression exercée par Free serait aussi un jeu de dupes avec Orange : si SFR et Bouygues Telecom s'associent, Free n'aura guère d'autre choix que de s'allier à Orange pour faire de même, avec une marge de manoeuvre limitée. En laissant entendre qu'il veut intégrer la mutualisation SFR / Bouygues Telecom, le nouvel entrant protège peut-être ses arrières.

Or, pendant ce temps, SFR est de son côté pressé de trouver un accord alors que sa scission vis à vis de sa maison mère Vivendi se précise et qu'il pourrait entrer en bourse dès l'an prochain. Un accord de mutualisation en bonne et due forme serait un plus pour se vendre et la perspective d'une bataille juridique avec Free, qui retardera forcément le projet, l'incite peut-être à faire profil bas et à ne pas rejeter d'emblée la proposition, en comptant sur le ministère de l'Industrie pour prendre les devants.

Source : JDD