Comme pressenti depuis plusieurs semaines, les opérateurs SFR et Bouygues Telecom ont confirmé la préparation de plans sociaux pour s'adapter au nouveau contexte économique imposé par l'arrivée de Free Mobile, ses tarifs agressifs et sa prise de part de marché rapide ayant fait migrer plusieurs millions de clients vers ses offres en l'espace de quelques mois.

Après la guerre des tribunes dans les journaux où chacun conserve les bases d'une argumentation qui a peu varié depuis janvier ( et même avant ), après les premières mesures pour réduire la voilure en prévision de chiffres d'affaires en baisse significative cette année, les plans de départs volontaires se précisent.

Le coupable est tout désigné : Free Mobile, par l'attribution de la quatrième licence à des conditions avantageuses, par la création d'un réseau hybride qui lui permet de disposer d'une couverture nationale sans avoir le réseau en propre correspondant et par des prix cassant le marché mais qui ne seraient efficaces qu'à court terme, est directement la cause de ces plans sociaux.


Free Mobile : coupable idéal ?
Logo Free Mobile  Malgré la multiplication des arguments en ce sens, salariés et syndicats des opérateurs sont tout de même dans l'expectative, rapporte le journal La Tribune, à l'annonce des mesures. Il se demandent si Free n'est pas le méchant bien pratique pour faire passer des plans sociaux surtout dûs à une politique déraisonnable de distribution de dividendes aux actionnaires au détriment des investissements d'adaptation au marché mobile (ce qui constitue d'ailleurs l'un des arguments de Xavier Niel face à ses détracteurs).

Sous-entendu : l'arrivée de Free Mobile n'est qu'un épiphénomène et ces plans devaient arriver tôt ou tard face à une gouvernance bien trop en faveur des actionnaires. Le moindre élément perturbateur dans cette gestion bien tranquille, qu'il s'agisse de l'arrivée de Free ou d'autre chose, ne pouvait donc qu'entraîner des conséquences profondes.

Et La Tribune de reprendre la suggestion d'un analyste financier : " et si Free Mobile servait de prétexte à un dégraissage envisagé depuis des mois dans un marché devenu mature et surtout de moyens de pression sur le gouvernement pour obtenir des allègements de charges fiscales ou des contraires réglementaires ? ".

Source : La Tribune