Après quelques mois d'activité, le PDG de SFR Stéphane Roussel n'avait conservé que le rôle de président du conseil tandis que Jean-Yves Charlier, alors directeur général adjoint, était devenu DG en charge des affaires courantes.

Le journal Les Echos, qui avait révélé avant l'heure ces changements de position, avait également vu juste en affirmant que Stéphane Roussel réintégrerait la maison mère Vivendi à court terme. C'est bien ce qui vient de se passer, Jean-Yves Charlier devenant désormais PDG de l'opérateur tandis que Stéphane Roussel rejoint la direction de Vivendi.

SFR, fragilisé par l'arrivée de Free Mobile, a connu des difficiles peu après sa prise de contrôle total par Vivendi, qui avait racheté les parts de Vodafone mi-2011 pour 8 milliards d'euros. Avec un quatrième opérateur arrivant début 2012 et jouant selon ses propres règles du jeu en misant sur les forfaits sans engagement et à des prix agressifs, c'est tout un modèle économique qui s'est fissuré, entraînant une valse des dirigeants et des mesures de réorganisation.

Vivendi étant également aux prises avec des difficultés conjoncturelles, le groupe cherche à vendre ses filiales télécoms pour se recentrer sur les activités purement média. L'étude d'une séparation de SFR en vue d'en faire une entité indépendante qui pourrait éventuellement être introduite en bourse a démarré.

Mais la situation économique de l'opérateur doit d'abord être stabilisée, ce que ses dirigeants n'espèrent pas avant 2015 du fait de l'évolution rapide du marché télécom et de la pression sur les prix, alors que les investissements pour le déploiement de son réseau 4G (et la fibre) ne faiblissent pas, du fait de la nature stratégique des réseaux de nouvelle génération pour recréer de la valeur et absorber un trafic data mobile toujours plus intense.

Pour accélérer cette transition, SFR a d'ailleurs annoncé des négociations avec son concurrent Bouygues Telecom en vue de mutualiser les infrastructures télécom et de partager les coûts, sous l'oeil bienveillant de l'Arcep et de l'Autorité de la concurrence, sous certaines conditions.

Source : AFP