Les dernières semaines ont été marquées par le processus de sélection du meilleur candidat au rachat de l'opérateur SFR et chaque camp, Altice / Numericable et Bouygues, a déployé ses arguments et ses stratégies pour tenter de séduire le groupe Vivendi.

Si la communication a été intense et a même parfois dépassé certaines limites, il est un acteur que l'on a peu entendu durant cette phase : l'opérateur SFR lui-même. Dans un entretien au Figaro, Jean-Yves Charlier, son actuel PDG, est revenu sur le processus de rachat et ses conséquences.

Il a notamment rappelé que le projet initial de Vivendi était l'introduction en bourse à court terme de SFR mais que les propositions de rachat de Numericable et de Bouygues étaient "une occasion unique que nous avons saisie".

Les deux offres ont été étudiées de la même façon et en toute neutralité, affirme-t-il, car "d'un point de vue industriel, les deux projets étaient pertinents pour SFR". Le choix de Numericable apporte un "réseau fixe de 10 millions de prises" et des activités complémentaires entre les deux entreprises, avec à terme le maintien de la seule marque SFR.

Jean-Yves Charlier se veut rassurant sur les garanties données pour le maintien de l'emploi, en cours de négociations, tandis que le dossier complet du processus de rachat a été remis mercredi dernier à l'Autorité de la Concurrence qui va donc pouvoir commencer son "enquête approfondie".

Le maintien des investissements dans le déploiement des réseaux fixe et mobile est également mis en avant, avec la poursuite des projets qui doivent amener à un marché de 12 millions de prises en très haut débit en 2017 et 15 millions en 2020. La lumière devra cependant être faite sur les problématiques propres à la fibre, notamment la question du FTTH.

Pour la 4G, le déploiement du réseau va se poursuivre par paliers mais Jean-Yves Charlier prévient que si la guerre des prix va se poursuivre quelque temps, elle "n'est pas tenable sur le long terme. La France doit choisir entre des prix bas et résorber la fracture numérique. Nous avons atteint un point de bascule."

Source : Le Figaro