Début mars, quand le groupe Bouygues a surenchéri pour tenter de passer outre les négociations exclusives ouvertes entre Vivendi et Numericable concernant le rachat de SFR, les cours avaient bondi pour Bouygues et dégringolé pour Numericable, avant une stabilisation suite aux explications et aux assurances données par Patrick Drahi, président du fonds Altice actionnaire de Numericable.
Les investisseurs voient donc d'un bon oeil cette opération côté Numericable et craignent les conséquences de cette décision chez Bouygues, qui ne dit pas encore quelle sera sa prochaine initiative. Beaucoup d'observateurs pensent maintenant à un rapprochement potentiel avec le groupe Iliad, même si tout est à revoir, tandis que le gouvernement peut toujours compliquer la finalisation de la transaction.
Arnaud Montebourg, ministre de l'Industrie, a déjà indiqué qu'il se montrera très vigilant, après avoir largement penché en faveur de l'offre de Bouygues. Vivendi et Numericable ont indiqué qu'ils espéraient boucler le dossier d'ici fin 2014, ou début 2015 si les régulateurs se montrent tatillons.
Le risque de problèmes de concurrence est moindre que dans le cas d'un rapprochement entre SFR et Bouygues mais il reste suffisamment de détails à régler pour que des difficultés imprévues surgissent. L'assemblée générale des actionnaires de Vivendi le 24 juin prochain constituera sans doute un point d'étape dans l'avancée du dossier.
