Dire que Silicon Graphics n'est pas au mieux tient de l'euphémisme. La firme californienne a vu ses comptes plonger dans le rouge l'an passé, et la situation ne s'est pas améliorée depuis. Un bon moyen de redresser la tête serait de produire des serveurs meilleurs marchés, mais cela passe par l'emploi de puces différentes des actuels et onéreux Itanium que privilégie la société basée à Mountain View.


Revoir ses ambitions
Alors qu'Intel annonce la sortie de la version 2 (série 9000) de son processeur pour serveur 64-bit Itanium, Silicon Graphics Inc. (SGI) pourrait prendre le chemin inverse, et descendre de gamme, pour mieux séduire de nouveaux clients. La firme californienne, basée à Mountain View, à une portée d'escopette des locaux de Google, propose actuellement une petite gamme de serveurs basée sur l'architecture Itanium 64-bit d'Intel, mais ces dernières puces sont chères, et ne concourent pas à proposer aux entreprises des solutions bon marché. Pendant ce temps, Intel présente "Woodcrest", la nouvelle interprétation du processeur Xeon (série 5100), moins cher et moins gourmand en énergie, même si ses performances générales ne peuvent rivaliser avec celles des Itanium.


Opération de la dernière chance
Du coup, chez SGI, on s'est dit qu'élargir sa gamme vers le bas ne serait peut-être pas une si mauvaise idée. Aussitôt dit, aussitôt fait : l'Altix XE est né, et vient rejoindre ses grands frères Altix 350 (sur base Itanium), Altix 450 (Itanium 2 "Montecito" ; en préparation) et Altix 4700 (jusqu'à 1.000 processeurs Itanium oeuvrant en parallèle). Par rapport aux 450 (qui débute à 14.000 dollars US) et 4700 (à partir de 75.000 dollars US), le nouveau venu fera figure de petit poucet, avec son étiquette de prix cantonnée à 3.100 dollars US, mais il a été conçu pour être utilisé en grappe ("cluster", en anglais), ce qui devrait contribuer à le rendre populaire.

Comme ses proches parents, l'Altix XE, qui sortira en août prochain, supportera deux distributions Linux à vocation professionnelle, les versions 9 et 10 de Suse Linux (Novell) et Enterprise Linux 4 de Red Hat. Il aura la lourdre charge d'aider SGI à relever la tête sur le plan financier, après l'annonce d'une mise en redressement judiciaire, en mai dernier, et le licenciement de 250 employés. Reste que ce sera là la première incursion de la firme californienne dans la domaine des serveurs x86 traditionnels, un marché déjà fortement encombré.

L'avenir nous dira si c'était une bonne idée...