Pris à la gorge par le ralentissement de son activité, le groupe Sharp a tenté la négociation d'une prise de participation de l'assembleur taiwanais Foxconn ( filiale du groupe chinois Hon Hai Precision Industry )  sur les bases d'une recherche d'accord antérieure pour un prise de participation de 9,9% et qui serait allée au-delà.

Mais le groupe japonais s'attend à une telle perte annuelle que l'assembleur hésite à soutenir ce qui pourrait vite devenir un boulet pour sa propre activité, malgré l'attractivité du prix d'une prise de participation dans Sharp. La recherche d'un accord s'est donc étalée dans le temps, en quête de compromis, sans parvenir à un terrain propice satisfaisant pour les deux sociétés.

Une porte de sortie honorable vient sans doute d'être trouvée avec l'annonce faite par Sharp en fin de semaine dernière d'un accord de financement auprès de deux banques de 360 milliards de yens (3,6 milliards d'euros) en échange d'une importante restructuration qui pourrait conduire à la suppression de plus de 10 000 emplois.

Le prêt des banques ayant été entériné, la prise de participation de Foxconn n'est plus nécessaire, même si les deux sociétés confirment qu'elles continueront de collaborer, notamment sur les smartphones et les affichages et dans la mesure où Sharp peut se rapprocher d'Apple, l'un des principaux clients de Foxconn et qui utilise certains composants de Sharp ( le nouvel affichage ultrafin in-cell, notamment ).

Bloomberg suggère que la sortie d'un accord avec Foxconn par des prêts bancaires est peut-être aussi un soulagement pour la direction de Sharp inquiète de voir la participation grandissante de Foxconn finir par une absorption complète par son partenaire.

Source : Bloomberg