Sharp n’est pas au meilleur de sa forme, en particulier à cause de sa branche d’écrans pour smartphones et tablettes tactiles qui est malmenée. Alors que le géant japonais s’est positionné sur le haut de gamme pour garantir de meilleures marges et éviter la concurrence frontale avec des acteurs tels que LG Display, les prix sont jugés élevés et les innovations pas assez nombreuses. Sans compter la vigueur du yen qui n’arrange en rien. Le géant japonais avait alors prévenu que les résultats financiers pour 2014-2015 ne seraient pas glorieux et qu’un plan de sauvegarde allait être annoncé dans la foulée.

Le directeur général du groupe, Kozo Takahashi, vient de le détailler. Sharp va ainsi se séparer de 10 % de ses effectifs, soit près de 5 000 postes, dont 3 500 au Japon et 1 000 à l’étranger. En parallèle, les salaires seront baissés et les bonus gelés. Il envisage également de fermer plusieurs usines peu rentables et de revendre l’immeuble à Osaka où se trouve son siège. Pas question par contre de se séparer de la branche d’écrans pour smartphones comme certains le suggèrent. Enfin, les ventes de téléviseurs seront stoppées dans plusieurs pays.

Sharp HQ logo pro  

En contrepartie, Sharp va recevoir 200 milliards de yens ( soit 1,47 milliard d’euros ) des banques Bank of Tokyo-Mitsubishi UFJ et Mizuho Bank. Il percevra également 25 milliards de yens ( 184 millions d’euros ) du fonds de redressement Japan Industrial Solutions. De quoi compenser les 222,4 milliards de yens ( 1,63 milliard d’euros ) de pertes que le géant japonais annonce pour son dernier exercice fiscal clos fin mars. Depuis ses difficultés en 2011, il aura perdu plus de 8 milliards d’euros.

À l’occasion de la conférence de presse où les résultats ont été présentés, Kozo Takahashi a espéré que ce plan sera l’occasion d’un " nouveau départ ". Il table même sur un retour des bénéfices, sans toutefois donner de chiffres. Pas de quoi rassurer les investisseurs, qui ont sanctionné le titre.