Le ministère de l'Intétieur et l'administration pénitentiaire sont en alerte : un site baptisé "Vengeance" se présente actuellement comme un annuaire de photographies d'agents des deux administrations ( service de l'ordre et gardiens de prison) en poste dans la région de Rennes.

police nationale  Le problème : certains clichés sont également focalisés sur les conjoints, la famille, les proches et enfants des représentants de l'ordre, ainsi que leurs identités complètes, dates de naissance et adresses personnelles.

Des informations qui n'auraient pas fait l'objet d'un quelconque piratage, ni même d'une surveillance organisée. Il s'agirait là d'éléments récoltés directement sur les réseaux sociaux et les pages Facebook.

C'est un groupe proche de la mouvance d'extrême gauche qui est à l'origine de la création du site, déjà à l'origine d'une copie du réseau de délation "anti bavures policières" Copwatch qui avait tenté sa chance en France en 2011 avec la publication de photos de 450 fonctionnaires d'île de France et du Nord.

Ici, il ne s'agit plus de dénoncer les écarts de conduite des représentants de la loi, mais de mettre la pression sur ces derniers en les exposant avec leurs familles à des actes de vengeance. Les enfants ne sont ainsi pas épargnés par le site, puisqu'on y trouve également leurs prénoms et leur âge.

Site vengeance police  "C'est intolérable et le terme de vengeance employé par ceux qui se livrent à de telles dérives laisse craindre le pire pour ces familles d'agents exposés à la vindicte de n'importe quel fou !" regrette Nicolas Compte, secrétaire général adjoint du syndicat de policiers Unité-SGP-Police.

La Direction générale de la police nationale et la Chancellerie de Paris ont été saisies par les syndicats. Le Parquet de Rennes a ouvert une enquête pour "accès frauduleux à un système de traitement automatisé de données" et " menaces", l'enquête a été confiée à l'OCLICTIC.

Les syndicats appellent à la fermeture en urgence du site, mais Nicolas Comte reste pessimiste : " Le site est encore accessible, malgré la saisine des magistrats, et il y a fort à parier que les problèmes juridiques qui se poseront vont compliquer l'action des autorités françaises." Les blogs d'Indymedia sont hébergés à l'étranger dans des pays qui sont justement contre toute forme de coopération judiciaire.