Six Days in Fallujah Jouer la guerre en jeu vidéo, en général, n'a jamais vraiment posé de problèmes. Combien de fois nous a-t-on proposé de vivre les macabres évènements s'étant déroulés au temps où Hitler avait de sombres desseins pour l'humanité ? Trop, sans doute. Ici, Six Days in Fallujah nous invitait à nous plonger dans les six jours de combat qui ont secoué la ville de Fallujah, en Irak, il y a cinq ans.

Derrière ce titre, Atomic Games, avec à sa tête Peter Tamte. Accompagné du capitaine des Marines Read Omohundro, désormais à la retraite, il avance le fait que le jeu est destiné à informer dans un format interactif, en présentant un point de vue unique sur la guerre d'une manière qui pourra faire comprendre (ou essayer tout du moins) que la guerre n'est pas un jeu. Pas très clair, tout ça.


Que la guerre n'aille pas plus loin
Et puis vous avez les détracteurs, représentés ici par Karen Meredith, membre du Gold Star Families Speak Out, un groupe composé de familles de soldats ayant péri en Irak. D'après NPR, ce sont eux qui ont fait en sorte que Konami retire ses billes du projet. Ce qui motive Karen pour empêcher que ce soft soit distribué, c'est que son fils, le lieutenant Ken Ballard, a été tué en Irak. Un jeu selon elle, n'est pas fait pour accueillir un sujet aussi sérieux.

"Parce que c'est un jeu ; parce qu'il peut y avoir différents ennemis ; parce que Ken n'a pas pu avoir l'occasion de faire reset et de reprendre le combat à l'endroit où il avait été tué..."

Là, justement, Hideo Kojima aurait pu être sollicité, en proposant que le jeu s'arrête définitivement voire se détruise si vous veniez à perdre la partie. Une idée qu'il a pu avoir pour Metal Gear Solid, intéressante, mais risquée. Pour en revenir au sujet, Karen Meredith se sent plus à l'aise avec des livres et des films, qui vous laissent juste spectateur.

Pourquoi les gens en dehors de l'industrie du jeu vidéo voient d'un si mauvais oeil ce Six Days in Fallujah ? Le développeur de Darfour is Dying, Susana Ruiz, détient des éléments de réponse.

"Les créateurs de jeux n'ont pas encore tout à fait apporté la preuve de leur volonté et de leur responsabilité à servir en quelque sorte d'arbitres ou de commentateurs, ou bien d'interprètes de la condition humaine ou du psychisme culturel autour de ces très importants moments d'histoire."

Alors qu'on se demandait, il n'y a pas longtemps, si le jeu vidéo était capable d'ingérer intelligemment du sexe, il semblerait que même au niveau de la violence, il ne soit pas encore suffisamment mûr.

Source : NPR