Les géniteurs des logiciels à succès Skype et Kazaa se lancent dans un nouveau défi. Cette fois, c'est vers la télévision qu'ils se tournent.


Ils ne tiennent pas en place
Depuis la tombée en disgrâce de Kazaa, l'un des précurseurs de l'échange de fichiers entre internautes, et le rachat par eBay de Skype, l'application de voix sur Internet aux plus de 100 millions d'adeptes, Niklas Zennstrom et Janus Friis, tous deux à l'origine de ces programmes à succès, se demandaient vers quel nouveau challenge se tourner. Ils ont dû regarder leur téléviseur et avoir la même idée, car ils ont présenté leur projet "Venice" (Venise, pour nous autres francophones), qu'ils comptent proposer aux principales réseaux de télévision outre-Atlantique. La généralisation des offres triple- ou quadruple-play n'est sans doute pas étrangère à cette initiative.


Améliorer l'ordinaire

L'idée est bien entendu de capitaliser sur l'expérience recueillie en matière de gestion de la bande passante pour donner à ces futurs--et exigeants--clients de meilleurs outils pour acheminer vers leurs souscripteurs des vidéos, le plus souvent à la demande, de plus en plus encombrantes à force de gagner en définition graphique. Le mode de fonctionnement du "Venice Project" est encore un peu vaporeux, les tarifs exigés également, mais si le duo Zennstrom-Friis met autant d'ardeur à le finaliser qu'il en a placé dans la mise en service de Kazaa et Skype, le résultat devrait valoir l'attente. Car il faudra patienter, jusqu'à la fin de l'année, au minimum, pour voir apparaître sur les écrans des téléviseurs américains les premiers films expédiés au moyen du logiciel imaginé par les deux hommes. eBay, parent attentif, semble encourager nos compères dans ce sens, au moins de la voix ; pour un investissement en espèces sonnantes et trébûchantes, il faut voir...


A chacun sa partie
Le partage des tâches entre les deux créateurs semble d'ores et déjà gravé dans le marbre : à Friis la partie technique, pour l'essentiel, et à Zennstrom le volet financier, avec toutefois une communication quotidienne entre les deux hommes. Il semble cependant que la firme qui naîtra de ce "Venice Project" doive se passer de nos deux génies pour son fonctionnement courant, qui sera vraisemblablement confié à une équipe de gestionnaires. Reste à savoir si le développement de Skye risque de souffrir de cette nouvelle orientation.