L’Europe après le Japon et les Etats-Unis
Le continent européen est la troisième et dernière zone géographique pour laquelle Sony a décidé d’arrêter la production de LCD (Liquid Cristal Display). Bien que les chaînes de production soient très prochainement au ralenti voire à l’arrêt complet, il demeure encore un certain nombre de téléviseurs LCD en instance de production et/ou d’approvisionnement auprès des divers fournisseurs. Il convient donc d'écouler ces stocks, mais cette étape sera belle et bien la dernière avant le retrait effectif de Sony, retrait d'ailleurs déjà opéré au pays du Soleil levant et de l’Oncle Sam.

Dieu sait pourtant que Sony a tenté par tous les moyens de poursuivre le développement de ses dalles LCD. On se rappellera à cet égard que Sony et Samsung s’étaient unis en juillet dans le cadre de l’élaboration des écrans LCD "G8", comprenez de huitième génération. L’intérêt de cette fusion résidait bien évidemment dans les coûts de production qui auraient pu être réduits, économies d'échelle et synergies obligent.

Mais cette (ultime ') solution n’a semble-t-il pas fonctionné. Les arguments avancés par Sony sont les mêmes, à savoir des marges bénéficiaires en baisse, de même que l’intérêt général des consommateurs à l’égard des produits LCD de la marque, en baisse lui aussi. Sony n’est d’ailleurs pas le seul constructeur en difficultés, demandez au couple LG-Philips ce qu’il en pense, lui qui vient d’annoncer sa deuxième perte trimestrielle consécutive en matière de technologie LCD.


Décision stratégique
Mais si cette décision est incontestablement le fruit des faibles marges bénéficiaires de la firme, elle s’inscrit également dans un long et délicat processus entrepris par Sony, celui de se retirer au fur et à mesure des marchés hyperconcurrentiels pour lesquels elle n’a pas (plus) les moyens de lutter.

Rappelons que Sony n’a plus annoncé de bénéfices depuis son exercice fiscal de 2002, ce qui souligne les difficultés structurelles auxquelles est soumise la société. Sous la houlette d’Howard Stringer, l’actuel premier directeur général en dehors du Japon, Sony tente de redresser sa situation, mais des concessions sont nécessaires, comme celle d’aujourd’hui, qui vise à quitter le marché du LCD.

Et il n’est pas impossible que Sony soit le seul producteur d’électronique grand public à se détacher de certains secteurs faiblement rentables.

MAJ : comme certains de nos lecteurs nous l'ont fait remarquer, Sony ne se retire que du secteur des moniteurs LCD, et non pas des téléviseurs LCD. La fameuse gamme Bravia continuera ainsi d'exister et d'en faire rêver beaucoup. Nos plus plates excuses pour cette erreur.