Alors que la succession de Sir Howard Stringer est organisée, laissant Kazuo Hirai prendre la tête du groupe Sony à partir du mois d'avril 2012, les difficultés s'annoncent nombreuses pour une société toujours puissante mais qui a beaucoup souffert de la concurrence ces dernières années.

En envisageant une perte annuelle pour son exercice fiscal 2012 de 220 milliards de yens ( environ 2,2 milliards d'euros ), plus lourde que prévue, le groupe se prépare à une quatrième année consécutive de pertes.

Son troisième trimestre fiscal, terminé fin décembre 2011, fait état d'une perte opérationnelle de 91,7 milliards de yens ( plus de 900 millions d'euros ) attribuée à un yen trop fort pénalisant les exportations et aux inondations en Thailande de la fin d'année.

Le trimestre en cours ne devrait pas être meilleur, avec une prévision de perte de 95 milliards de yens quand les analystes attendaient un léger bénéfice. Ces perspectives négatives ont fait reculer le titre en bourse de plus de 2,5% à l'annonce des résultats.


Des décisions compliquées à prendre
sony_logo Kazuo Hirai aura la lourde tâche de relancer la machine Sony, distancée par les concurrents asiatiques, souffrant sur le segment des téléviseurs, où là encore le yen fort fragilise les fabricants d'écrans japonais, et en quête de nouveaux secteurs où la marque pourrait se réinstaller, comme les produits mobiles.

Sony vient de prendre l'entier contrôle du fabricant Sony Ericsson et a commencé à dévoiler des smartphones qui ne portent plus que la marque Sony mais les derniers résultats financiers du fabricant ne sont pas très bons tandis que la stratégie tablette, pour le moment centrée sur les modèles Sony Tablet S et Sony Tablet P, doit être encore creusée.

Consoles de jeu et appareils photo sont aussi des segments en transition qui, en l'état, ne permettent pas de pousser la croissance du groupe. Beaucoup des produits conçus par Sony ont vu leurs prévisions de ventes abaissées.

Les analystes s'attendent à des réorganisations, Kazuo Hirai ayant évoqué la fermeture des activités les moins stratégiques et la possibilité de partenariats avec d'autres sociétés dans certains domaines. Les entreprises japonaises ont l'habitude de regrouper leurs forces lorsqu'elles sont menacées sur un secteur et qu'elles y perdent du terrain.