Rupert-Murdoch Les propositions de loi SOPA ( Stop Online Piracy Act ) et PIPA ( Protect IP Act ) sont actuellement débattues aux États-Unis. Respectivement déposées à la Chambre des représentants et au Sénat, elles visent à combattre le piratage en ligne en renforçant les mesures à l'encontre des sites pour toute infraction aux droits d'auteur.

Le SOPA doit permettre aux ayants droit et au gouvernement US de demander à la justice le blocage au niveau DNS de noms de domaine et sites Web considérés comme illégaux. Il est question de solliciter les registrars, fournisseurs d'accès à Internet, ainsi que les moteurs de recherche pour du déréférencement. De même, un bannissement par les services financiers en ligne et les réseaux publicitaires.

Samedi, sur le site de la Maison Blanche, l'administration Obama a publié un communiqué afin de répondre aux inquiétudes soulevées par ces projets de loi : " la mission importante de protection de la propriété intellectuelle en ligne ne doit pas menacer un Internet ouvert et innovant ".

" Même si nous croyons que le piratage en ligne par des sites Web étrangers est un problème grave qui nécessite une réponse législative sérieuse, nous ne soutiendrons pas une législation qui réduit la liberté d'expression, augmente les risques en matière de cybersécurité ou porte atteinte au dynamisme et à l'innovation de l'Internet mondial "

, peut-on lire dans le communiqué où la Maison Blanche évoque des risques de censure d'activités légales et prend notamment position contre le filtrage DNS qui serait inefficace et pourrait donner naissance à des serveurs DNS non fiables.

Le SOPA a provoqué une levée de boucliers de nombreux acteurs du Web parmi lesquels Google, Facebook, Twitter, eBay, Wikipédia ou encore Mozilla. Le président exécutif de Google, Eric Schmidt, a par exemple estimé que le texte revient à pénaliser le fait de faire des liens vers du contenu qui a été piraté. Pour le cofondateur de Wikipédia, Jimmy Wales, les sites Web auraient pour obligation de surveiller constamment l'activité des utilisateurs pour le contenu qu'ils génèrent.


De quoi mettre le feu aux poudres
Le communiqué de la Maison Blanche n'a pas plu à Rupert Murdoch. Le magnat de la presse et des médias ( propriétaire de News Corp ) a utilisé son compte Twitter pour attaquer Barack Obama. Il reproche ainsi au président des USA de s'être uni aux " caissiers de la Silicon Valley " qui " menacent tous les créateurs de logiciels avec du piratage, du vol pur et simple ".

Dans un autre tweet, Rupert Murdoch s'en prend directement à Google, taxé de " leader du piratage " qui " diffuse gratuitement des films, vend des publicités autour ". Probablement une référence à YouTube pour l'hébergement de contenu illégal mis en ligne par les utilisateurs. L'homme nuance son propos dans un autre message où il reconnaît que Google est " une grande entreprise qui fait beaucoup de choses excitantes".

Mercredi 18 janvier 2012, plusieurs sites Web projettent de se mettre volontairement dans le noir afin de protester contre le SOPA. Le site communautaire Reddit affichera ainsi un message de protestation. Une initiative qui fait des émules auprès de plusieurs sites de jeux comme Minecraft. Le fabricant de périphériques de jeux, Razer, a également annoncé la fermeture de Razerzone.com. Faut-il s'attendre à une telle action choc de la part de Google, Facebook et autres ?