Si nous savons que la blogosphère se développe à une vitesse faramineuse, on peut aujourd'hui en comprendre en partie la raison. Il y a certes un nombre conséquent de personnes qui créent et font vivre leur journal personnel sur le web, c'est le côté positif. Mais le maintien de ce chiffre impressionnant de blogs tient également pour beaucoup à des intérêts disons beaucoup plus discutables. C'est le côté négatif.


Les clics orchestrés

L'étude ne date pas d'hier mais elle est confirmée aujourd'hui par de fins observateurs qui ont enquêté pour calculer le taux de faux blogs, ce qu'on appelle communément les spamblogs. Ces derniers ne servent en fait qu'à attirer l'internaute en l'incitant à cliquer sur des liens publicitaires. Leurs auteurs étant rénumérés aux clics, on comprend mieux pourquoi cette blogosphère a pour ainsi dire été phagocitée.

Pour créer un splog, il suffit d'acquérir un logiciel spécialisé pour quelques dizaines d'euros. Il permettra de squatter un ou plusieurs blogs le temps nécessaire. Pas sécurisés les blogs ' Si mais pour contourner les protections de type Captchas ( reconnaître des chiffres ou des lettres déformées ), il suffit de faire appel à quelques dizaines de petites mains agiles et rénumérées à la tâche et à bas prix pour cela.


Des blogs délaissés et... phagocités
Les chiffres sont éloquents et donnent à peu près ceci. Mitesh Vasa, un ingénieur à l'origine de l'étude a scanné une dizaine de millions de profils enregistrés sur Blogger, la plateforme de Google. Après analyse, il est ressorti que 10 des 12,9 millions de profils correspondaient à des blogs inactifs. Ce qui en soit est normal, nombreux étant les blogs créés pour le fun mais vite abandonnés par leurs auteurs. En tout cas, une proie facile pour les sploggers qui essaient d'en prendre le contrôle. Après ré-analyses, Vasa dévoilait qu'en décembre 2005, Blogger abritait plus de 100 000 de ces sploggers.

Revenons en 2006. Ces chiffres ont-ils baissé ' Non car fin mai, Mitesh Vasa et ses associés Pranam Kolari et Tim Finin publiaient d'autres résultats confirmant le développement de cette pratique du spamblog. Ainsi en angleterre, 75 % des pings générés par des blogs seraient en fait des spams. Dans ce même pays, sur 300.000 articles publiés chaque jour sur la blogosphère, 900 000 pings sont générés, issus directement de la splogosphère.

Le phénomène inquiète la communauté. Certains évoquent même un avenir bien incertain pour le développement du web 2.0.

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