interdiction mobile Les associations militant contre la pollution électromagnétique étaient montées au créneau en tout début d'année pour empêcher la commercialisation d'un téléphone destiné aux jeunes enfants et avait demandé au ministère de la Santé de prendre des mesures fermes et de renforcer les normes de protection.

Celui-ci était resté sourd à leurs appels, arguant du fait que la démonstration des risques sanitaires des rayonnements électromagnétiques de téléphones portables n'était pas faite, suivant en cela les positions de l' OMS. La neutralité est donc restée de mise.

L'année 2008 a été émaillée d'appels à la prudence ( parfois plus médiatiques que scientifiques ), contrés par des ripostes se voulant plus rationnelles, mais aussi des plaintes demandant le démantèlement d'antennes-relais et la reconnaissance de la souffrance des personnes dites électrosensibles ( avec plus ou moins de succès ).

Le point d'orgue de cette bipolarisation est représenté par la grande étude Interphone, dont l'ampleur doit ( peut-être ) apporter un début de réponse sur l'existence d'une nocivité des rayonnements des téléphones portables ( par augmentation du risque d'apparition de tumeurs ), mais qui ne sera rendue publique que début 2009.


Les ondes, cette menace invisible
Si la complexité de la question ( et la difficulté à identifier un facteur précis et à y relier une cause unique sur un intervalle de temps large ) risque bien de ne pas permettre de conclure de façon stricte, les associations ne désarment sur un point précis : celui de l'usage du mobile par les jeunes enfants.

Estimant que les pouvoirs publics ne jouent pas leur rôle de prévention et de sensibilisation, dix d'entre elles lancent une " grande campagne de sensibilisation aux risques sanitaires générés par une utilisation prolongée du portable, notamment par les enfants " ( comme vu plus haut, ces risques ne sont pas avérés, même si un certain nombre d'études laissent à penser qu'ils pourraient exister ).

Intitulée " Portables, antennes relais, WiFi : un nouveau TcherMobile ? ", elle appelle les citoyens à se mobiliser afin d'obtenir une réglementation plus contraignante sur les technologies contribuant à créer un " smog électromagnétique ", considéré comme nocif.



Les associations veulent se faire entendre

Stéphen Kerckhove, délégué général d' Agir pour l' Environnement, en justifie la création de la façon suivante : " il est regrettable que ce soit aux associations de mener une véritable campagne d’intérêt publique et ainsi de combler l’inaction chronique de l’Etat en matière de protection sanitaire. "

Et rien de mieux que la période des fêtes de fin d'année pour mieux faire passer le message et justifier la mise en place du principe de précaution sous une forme stricte. On notera que cette campagne est montée à la suite d'une réunion organisée par le gouvernement au mois d'octobre pour faire le point le thème santé et mobile.

Une réunion qui a rassemblé représentants du gouvernement et des opérateurs...mais pas des associations, et dont il n'est sorti que des recommandations sur le renforcement de l'information au public.

D'où la volonté de dix associations ( parmi lesquelles Agir pour l'Environnement, Priartém, Artac... ) de faire entendre leur voix par l'intermédiaire de la campagne TcherMobile, constituée d'un document de quatre pages et de cartes-pétitions visant les ministres de l'Ecologie, de la Santé et de l' Education Nationale, avec une diffusions à 150.000 exemplaires.