Qu'il s'agisse de sécurité ou de la volonté de proposer des gadgets toujours plus résistants, beaucoup de sociétés travaillent sur le traitement du verre et la conception de matériaux capables d'encaisser toujours plus de chocs ou de résister aux rayures.

LG G flex 2  Corning fait aujourd'hui référence dans le domaine avec son Gorilla Glass, mais les fabricants se tournent également vers la conception d'écrans souples. Aujourd'hui, une nouvelle technique pourrait pourtant se présenter comme une parfaite association des deux aspects recherchés par les fabricants de terminaux mobiles : flexibilité et robustesse.

Les chercheurs d'une Université canadienne indiquent ainsi qu'en affaiblissant une dalle de verre en y créant des microfissures réparties avec précision, il serait possible de permettre au verre de mieux encaisser les chocs.

Lors d'un choc, les fissures permettraient ainsi au verre de se déformer légèrement et d'éviter de rompre. La technique se base sur l'analyse de différents animaux : " Les dents, les os et les coquilles des mollusques sont faits de minéraux aussi fragiles que de la craie, mais ils sont bien connus pour leur haute résistance à la fracture, qui est plus grande que nos meilleurs verres et céramiques industrielles." Indique François Barthelat du département d'ingénierie mécanique de l'Université McGill à Montréal.

En partant de ce principe, la nacre est estimée comme 3000 fois plus résistante que le minéral dont elle est constituée. Cette résistance est permise par la façon dont les "briques" constituant ces matériaux sont agencées les unes par rapport aux autres.

En réalisant des lignes de fracture microscopiques dans un matériau, il devient alors possible de lui faire absorber davantage d'énergie en lui permettant de se déformer partiellement sous la pression.

Puisqu'un assemblage de ces "briques" reste actuellement très complexe et couteux, les scientifiques penchent pour une approche inverse, à savoir ajouter des fissures à un matériau brut déjà existant. À l'aide d'un laser, des failles ont ainsi été gravées (d'un millième de millimètre d'épaisseur) dans des lames de verre, puis comblées avec un polymère. En résulte un verre "200 fois plus résiliant" que l'original.

"Par exemple, un récipient fait d'un verre conventionnel va se fracturer en mille morceaux s'il tombe sur le plancher. Un récipient fait de notre verre bio-inspiré a la possibilité de se déformer un peu s'il tombe, mais ne va pas se casser complètement." " Notre verre gravé peut s'allonger de presque 5% avant de casser".

Atout important de la technique, elle se veut à la fois efficace, mais aussi très économique : " Tout ce qu'il faut, c'est un laser pulsé qui peut cibler avec précision des points prédéterminés. Cette technique peut facilement être appliquée à plus grande échelle". Les scientifiques indiquent également que la technique est actuellement testée sur d'autres matériaux que du verre.

Source : AFP