La Lune s'est formée de débris en fusion suite à un impact géant de la protoplanète Théia de la taille de Mars contre la Terre il y a de cela environ 4.5 milliards d'années. La chaleur dégagée lors de cette collision aurait dû empêcher les ingrédients de l'eau d'être présents dans les strates profondes de la Lune.

En dépit de cela, il y a 5 ans, une première preuve de l'existence d'hydrogène a été découverte dans les échantillons lunaires recueillis lors des missions Apollo 15 et 17. Avec l'oxygène, l'hydrogène est un ingrédient principal de l'eau (dont la formule chimique est H20).

Mais, les chercheurs sont allés plus loin dans leur analyse afin de trouver l'origine de l'hydrogène découvert dans les cristaux et les perles de verre des roches lunaires.

Pour Alberto Saal, le responsable de l'étude publiée dans la revue scientifique Science et géochimiste à l'Université de Brown, l'analyse des isotopes de l'hydrogène trouvés dans les roches lunaires et surtout du deutérium (isotope de l'hydrogène à un neutron) prouvent à 98% que l'origine de l'hydrogène de l'eau sur Terre est commune avec celle de ces roches.

Plus précisément, le rapport deutérium à hydrogène découvert à la fois dans l'eau sur Terre et les échantillons lunaires est le même que celui présent dans des météorites situés dans la ceinture d'astéroïdes entre les orbites de Mars et Jupiter.

L'eau présente dans les profondeurs de la Lune et sur Terre proviendrait donc des météorites primitives situées dans les parties extérieures de la ceinture d'astéroïdes.

De ces mesures, les scientifiques ont alors échafaudé un scénario. L'eau aurait été présente sur Terre avant la formation de la Lune qui aurait hérité d'une partie de cette eau "terrestre" lors de sa formation. Il reste en suspens la question de la chaleur dégagée lors de la collision à l'origine de la formation de la lune qui aurait dû rendre toute présence d'eau impossible sur cette dernière. La gravité de la Terre aurait aidé à retenir l'hydrogène. Mais l'explication reste peu convaincante aux yeux de certains scientifiques.

C'est peut-être la sonde Rosetta de l'agence spatiale européenne (ESA) qui pourrait dès 2014 être en mesure de dire si ce sont bien des météorites issus de la ceinture d'astéroïdes entre Mars et Jupiter qui sont à l'origine de l'eau sur la Terre et la Lune avec une analyse des rapports isotopiques de l'hydrogène. Lancée en mars 2004, Rosetta atteindra en effet la comète Tchourioumov-Guerassimenko en 2014.

Source : sciencedaily